Avis n Pour le SG de la Centrale syndicale, il est impératif de revenir au crédit à la consommation. C'est une logique économique. Ce crédit «n'est pas sujet à négociation», selon Sidi Saïd pour qui la question est plutôt : «Comment maîtriser ce crédit pour qu'il ne devienne pas un surendettement pour les foyers demandeurs ?». Mais sa ré-institution est capitale pour l'«augmentation de la production nationale, la création de l'emploi et l'accroissement du pouvoir d'achat des familles algériennes», selon Abdelmadjid Sidi Saïd, invité ce lundi matin de la Radio chaîne III. C'est «une synergie d'accompagnement au pouvoir d'achat du salarié et du développement économique à travers l'emploi et la production», a-t-il ajouté sans toutefois nier qu'il pourrait être à l'origine d'une inflation et d'un surendettement des citoyens démunis. «C'est une possibilité», dit-il avant d'appeler «à maîtriser l'équilibre entre la demande du crédit et le contrôle de la fiche de paie du salarié». Le crédit à la consommation sera, en revanche, destiné exclusivement aux produits fabriqués localement. Le développement de la production nationale, qui a été au cœur de la dernière tripartite, a d'ailleurs été largement commenté par Sidi Saïd qui rappelle qu'elle a été la proposition phare de cette rencontre. La valorisation du produit local nécessite de mettre un terme à «l'importation excessive d'un certain nombre de produits étrangers, chers, de mauvaise qualité, voire porteurs de microbes, telle la friperie», précise le patron de la Centrale syndicale, avant d'accuser les barons des conteneurs d'«importer des produits et avec eux des préjudices à l'emploi, au pouvoir d'achat, à la collectivité nationale à travers l'impôt et la sécurité nationale». Sidi Saïd insiste sur la nécessité d'encourager la production nationale à travers des mesures concrètes. Il salue à cette occasion les mesures prises en faveur de l'économie nationale entérinée par la dernière tripartite. «C'est une étape importante pour soutenir l'outil de production nationale et l'emploi», dit-il. Mais le plus important pour lui est de lever l'«équivoque considérant l'Ugta comme étant à l'encontre des entreprises privées», assurant qu'«il n'existe aucune discrimination entre entreprises publiques et privées». Sidi Saïd conforte, par ailleurs, la décision de dépénalisation de l'acte de gestion. «Les gestionnaires ont besoin d'être accompagnés et libérés pour qu'ils puissent se consacrer au développement de l'entreprise», affirme-t-il, en rappelant le retard dont ont fait l'objet nos entreprises publiques en matière de réorganisation. «Nos entreprises ont subi plusieurs agressions en termes de gestion, de composition et de structuration. Il est temps de laisser l'entreprise publique évoluer dans une liberté totale d'action», a-t-il plaidé. Evoquant les activités commerciales, le SG de l'Ugta revient sur sa proposition de mettre sur pied un observatoire du commerce. Une question qui fera l'objet d'une concertation tripartite par des commissions installées au niveau du ministère du Commerce, nous apprend-il.