Auréolé des résultats d'une tripartite apparemment à son goût, Abdelmadjid Sidi-Saïd multiplie les sorties médiatiques. Après avoir été reçu la veille par Abdelkader Bensalah, le patron de la Centrale syndicale est allé, hier matin, expliquer sa vision «du monde du travail» à la Radio Chaîne III dans l'émission «L'invité de la rédaction». Attendu par les travailleurs, c'est sur les patrons – ou plutôt l'entreprise – que Sidi Saïd a axé son intervention. «A chaque fois qu'un container de friperie est importé, c'est une entreprise de textile, publique ou privée, qui est mise en difficulté», a-t-il indiqué, soucieux de relancer «la production par la consommation». Pour ce faire, le secrétaire général de la Centrale syndicale préconise la relance du crédit à la consommation «pour les produits nationaux». Pis, il avance même que cette idée de «bon sens» n'est pas «sujet à discussion». Elle sera traitée, apparemment, lors de la prochaine tripartite – il y en aura une autre en septembre – qui sera consacrée au volet social, puisque celle de samedi dernier a porté sur l'entreprise.Toujours dans le souci de «booster» le pouvoir d'achat, Abdelamadjid Sidi Saïd propose un mécanisme pour «la régulation du marché». L'idée sera soumise, dit-il, à la prochaine rencontre qui le réunira avec le ministre du Commerce. «Je le dis le plus simplement du monde : les augmentations salariales obtenues ont rapporté un oxygène aux salariés. Mais elles sont souvent diluées dans la hausse des prix (…) il y a donc inadéquation entre les salaires et la hausse des prix (…) c'est pour cela que nous avons proposé d'aller vers une sorte d'institution qui sera mise en place lors de la réunion avec le ministre de Commerce afin de trouver un mécanisme de régulation du marché», a-t-il soutenu.La relance du pouvoir d'achat passe également par la réhabilitation de l'entreprise et la protection des gestionnaires. C'est pour cette raison que le secrétaire général de l'UGTA applaudit la dépénalisation de l'acte de gestion. Une décision qui permettra, selon lui, aux responsables de se consacrer essentiellement à leur travail de gestion. «Il faut libérer le gestionnaire, le laisser agir et après, le juger s'il le faut. Mais la sanction peut être négative ou positive», a-t-il suggéré. Il ne reste plus que 3 statuts particuliers à finaliser sur les 70 existants, selon l'invité de la radio nationale. Selon lui, les retards enregistrés «ne sont pas délibérés», mais sont dus essentiellement aux lenteurs des négociations entre les partenaires sociaux. Sidi Saïd admet en même temps que les augmentations acquises peuvent ne «pas êtres satisfaisantes». Il estime d'ailleurs «légitimes» les revendications de certains salariés qui réclament des augmentations plus conséquentes. A. B.