L'annulation du crédit à la consommation semble ne pas être du goût de l'Union générale des travailleurs algériens. En effet, à en croire le secrétaire national chargé des conflits à la Centrale syndicale, Achour Telli, la situation actuelle dicte le retour à ce type de crédit qui pourrait être une des solutions pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens qui s'est détérioré ces dernières années en raison de la flambée des prix ayant touché tous les produits. Achour Telli a estimé, hier, sur les ondes de la Chaîne III qu'il est " nécessaire de revenir au crédit à la consommation et que son annulation a indirectement influé sur le pouvoir d'achat des Algériens ". Pour le secrétaire national chargé des conflits, la relance de ce crédit permettra de " booster la production nationale ". Sur la question du pouvoir d'achat justement, l'UGTA, a-t-il déclaré, estime que l'augmentation des salaires à elle seule " ne suffit pas ". Cette mesure, explique-t-il, doit être accompagnée par d'autres dispositions comme la lutte contre l'inflation et la spéculation. L'intervention de l'Etat dans la subvention des prix de large consommation est jugée " positive, et l'UGTA recommande vivement la poursuite de cette démarche ". Achour Telli a rappelé à ce propos les dernières propositions du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a préconisé entre autres la réactivation de l'Ofla et de l'Onaco pour une meilleure régulation des prix ainsi que la réhabilitation des marchés de gros et des grandes surfaces en associant le privé et la réorganisation de la filière des viandes. Pour ce responsable à la Centrale syndicale, les revendications salariales des travailleurs qui touchent plusieurs secteurs est une chose tout à fait " normale et l'UGTA a élaboré une stratégie à cet effet ". En s'appuyant sur des études réalisées par l'UGTA, il ressort que le pouvoir d'achat des Algériens est très faible. " Pour une famille de 7 personnes il fallait 22 800 dinars en 2003 pour répondre à ses besoins, pour les mêmes achats en 2005 le montant est passé à 24 800 dinars pour augmenter à 29 000 dinars en 2007 et enfin atteindre 32 000 dinars en 2009 ", a précisé Achour Telli. Interrogé sur le dossier des salaires impayés, le secrétaire national chargé des conflits a souligné que cette question est " en voie de règlement ". En langage de chiffres cela donne un montant de " 33 milliards de dinars déboursés par l'Etat et que les SGP ont toutes appliquées les instructions du gouvernement". Autre problème qui a traîné concerne l'application des décisions de justice et Achour Telli affirme, à ce propos, que le dossier avance bien estimant que le niveau d'application a atteint " plus de 68% ", ajoutant que sur " 5 224 affaires, 3 500 décisions ont été appliquées à ce jour ". Quant au dossier des régimes indemnitaires, le secrétaire national chargé des conflits a avancé le chiffre de " 21 décrets qui sont toujours en négociation et touchent 4 000 entreprises actuellement".