Absence de banque de données, manque de plan national routier, anarchie dans la gestion des lignes...la liste des lacunes est longue. Le transport des voyageurs et de la marchandise constitue plus de 40% des causes des accidents de la route qui fauchent des milliers de vies humaines à l'échelle nationale. «Il existe une anarchie terrible dans la gestion des transports publics», a regretté, hier, M.Akache responsable du département de la prévention et sécurité routières à la Dgsn, lors d'un séminaire organisé au siège du commandement de la Gendarmerie nationale à Alger. Malheureusement, au lieu de développer des thèmes sur la sécurité routière, «nous devons parler de l'insécurité routière qui endeuille des milliers de citoyens en plus des coûts financiers faramineux qui grèvent le Trésor public», a-t-il ajouté. Le bilan de la sécurité routière ne doit pas se poser en termes nombre d'accidents, de morts et de blessés mais plutôt dans l'instauration d'une culture de la circulation routière, afin de minimiser les dégâts. Accablé de critiques, le ministère des Transports est plus que n'importe quel autre secteur, responsable de la dégradation du transport public, ont indiqué des intervenants à ce séminaire. Absence de banque de données qui pourrait servir à l'élaboration des plans d'action relatifs à la circulation routière, manque de plan national routier qui pourrait répondre aux besoins, des dépenses très importantes alors que les résultats restent en deçà des aspirations, anarchie dans la distribution des lignes, manque d'infrastructures, surcharges des véhicules de transport de voyageurs, concurrence tous azimuts aux dépens du service public. Telles ont été les critiques faites au département géré par Amar Tou. «Le prix d'un ticket Etusa est de 20 DA, le prix d'un ticket chez le privé est de 10 DA», a-t-on cité en exemple, pour montrer le déséquilibre commercial. «Tant que le Conseil national du transport (CNT), n'est pas opérationnel, le problème de la circulation routière qui se répercute sur les accidents de la route demeure entier», a regretté M. Salmi, représentant de l'Union nationale des transporteurs (Unat). La sensibilisation non-stop à travers l'ensemble des moyens de communication est une nécessité absolue afin de réduire les accidents routiers. Au-delà des sanctions infligées aux conducteurs lesquels constituent le dernier maillon de la violence routière, «la responsabilité de l'Etat et des pouvoirs publics concernés devra être clarifiée et partagée par les agents de l'administration nationale. C'est une condition sine qua non pour le développement de la culture routière», a-t-on souligné. Une dizaine de thèmes liés aux différentes pratiques et méthodes de prévention en matière de sécurité routière ont été programmés au menu de la Gendarmerie nationale. Plusieurs organismes impliqués dans le domaine du transport, à l'image des responsables dans la circulation routière (Dgsn, Protection civile, l'association des handicapés El Baraka, assurances (CNA), le Centre national de prévention et sécurité routières (Cnpsr), ont étés conviés à participer au séminaire sur les défis et risques des accidents de la circulation. Une approche scientifique et académique, s'avère comme la solution idoine pour la prévention et la sécurité routière dans le pays.