Tout le monde se renvoie la balle et se démarque d'une manière ou d'une autre de ce mouvement de grève. Alors que les cheminots ont repris le travail depuis avant-hier à partir de vingt heures (20h) suite au dénouement de leur conflit, les secteurs de la santé et d'Algérie Poste restent perturbés par des mouvements de grève déclenchés depuis le début de la semaine en cours. Pour rappel, la grève observée par les travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) enclenchée depuis samedi, a paralysé les rails dans la wilaya de Béjaïa. En effet, à l'instar de ceux de Béjaïa qui sont au nombre de 12, tous les conducteurs de train des régions Est du pays, ont répondu au mot d'ordre de grève lancé par le bureau national du syndicat. Les départs comme les retours vers la capitale n'ont pas eu lieu. Le dénouement de la crise a soulagé les voyageurs ayant l'habitude de voyager par train et qui ont été sérieusement perturbés pendant deux jours de suite. Pour leur part, les paramédicaux ainsi qu'une partie du personnel de la santé de la wilaya de Béjaïa, notamment ceux affiliés au Snapap sont entrés en grève de trois jours depuis avant-hier suite à l'appel à la grève lancé par le conseil national. Ainsi, plusieurs établissements sanitaires, dont les hôpitaux de Amizour, Kherrata, Adekar, Sidi Aïch entre autres, ont été paralysés suite à ce mouvement de grève qui intervient suite à la non-prise en charge par le ministère de la Santé des revendications de ce corps médical. Selon M.Amirouche Djamaï, membre de la coordination d'Amizour, la grève a été massivement suivie dans quatre structures avec la rentrée en lice des Epsp d'Adekar et de Sidi Aïch «La grève a été massivement suivie dans quatre structures et partiellement dans le reste faute d'installation de section Snapa, qui interviendra incessamment. Nous avons observé toutes les étapes réglementaires et le service minimum a été assuré conformément à la réglementation en vigueur.» Pour les revendications avancées, notre interlocuteur les résume ainsi: «Respect des libertés syndicales et droit de grève, révision de la classification des brevetés, (catégorie 10) d'une façon officielle et immédiate, promulgation du régime indemnitaire de tous les travailleurs du secteur de la santé, promulgation des statuts des Amar, IDE en soins intensifs et de bloc opératoires comme espérés par ces corporations, révision des statuts particuliers des corps communs et augmentation de leurs salaires, glissement catégoriel des corps communs et généralisation de la prime de contagion, intégration de tous les vacataires et contractuels du secteur de la santé, statuts particuliers des puéricultrices et des infirmiers en psychiatrie, et cessation de toutes les entraves à l'exercice du droit syndical». En outre, si dans les secteurs des cheminots et de la santé, la grève a une chapelle, voire même une entité syndicale qui l'a déclarée, ce n'est pas le cas dans le secteur d'Algérie Poste qui connaît un brouhaha sans précédent faute d'un interlocuteur représentant les grévistes. En effet, tout le monde se rejette la balle et se démarque d'une manière ou d'une autre de ce mouvement de grève, premier en son genre dans le secteur aussi bien sensible que nécessaire. Au quatrième jour de grève, ce mouvement a connu une régression en matière d'adhésion faute d'un suivi sérieux du mouvement. En effet, selon le coordinateur de wilaya, il reste que pour les bureaux de Béjaïa-Liberté, la Recette principale (RP) ainsi que le bureau de Kherrata, leurs travailleurs ont décidé de suspendre leur mouvement de grève à partir d'hier après-midi.