Ce ne sont plus des débats mais une bataille rangée entre les députés de l´Alliance présidentielle, plus le PT et les députés de tous les autres partis. Ou si vous voulez, les sanafirs comme on les appelle couramment. Pour les seconds, il s´agit d´une bataille pour la survie, pour continuer à exister. Quant aux premiers, ils ont l´attitude de l´éléphant qui veut en finir avec les mouches qui tournoient autour de lui et qui l´agacent. Mais pour tous, à quelques exceptions près, la révision de la loi électorale soumise actuellement à l´APN touche des intérêts qui sont plus liés à la «politique-business» qu´à l´avenir de l´Algérie et des Algériens. Le triste spectacle des comportements en marge de la dernière campagne électorale, suffit pour dégoûter les électeurs et les écarter à jamais de tout le personnel politique. A entendre les chefs de ces partis des «grosses cylindrées» invoquer l´objectif «d´améliorer l´action politique et consacrer l´exercice démocratique», ou ceux des «partis d´occasion» crier «au danger que l´on fait courir à la démocratie», on est forcément pris par un haut-le-coeur et l´irrésistible envie de les implorer de se libérer des filets de l´hypocrisie et d´adopter le langage du parler- vrai, seule manière de reconquérir les électeurs. Sauf que le parler-vrai signe la fin du business en politique qui est présentement le seul moteur des appareils de partis. Un moteur qui n´est mis en marche que périodiquement. A la veille des rendez-vous électoraux. Il est clair que réduire, comme c´est le but avec la révision de la loi électorale, les opérateurs économiques, pardon! les opérateurs politiques, est aussi bénéfique pour le pays que peut l´être la lutte contre le marché noir ou contre la contrefaçon. Parmi les premières retombées, visibles à l´oeil nu, des nouvelles conditions, notamment les articles 82 et 109 de la loi électorale, figure en bonne place le retour du marketing en politique ou comment se faire adopter durablement par le public. Une gestion plus saine de la chose politique dont les prolongements vont jusqu´à la lutte contre la corruption, ce fléau qui interdit toute forme d´avancée que ce soit sur le plan politique, économique, social ou culturel. Cela, tous les hommes politiques de notre pays le savent. Il n´empêche que certains, pour faire diversion, invoquent le salut de la démocratie et le respect de la pluralité pour garder leurs «tbzniss» (leurs petites et grandes affaires). D´ailleurs et si, comme il est attendu, la révision électorale est adoptée par le Parlement, sur le terrain on pourra voir ses effets dès les prochaines élections locales.