de 1997 à 2001, tous les textes en leur faveur étaient carrément bloqués, En dépit de tous les efforts déployés pour développer l'industrie du médicament en Algérie, les producteurs nationaux n'ont toujours pas fini avec les innombrables obstacles et difficultés qui les tirent constamment vers le fond. La sonnette d'alarme a été tirée par l'ensemble des fabricants locaux de médicament à plusieurs reprises. LAD Pharma, qui est parmi les plus grands noms de l'industrie pharmaceutique en Algérie, avait annoncé au premier responsable du secteur, M.Aberkane, que ses laboratoires risquent de fermer boutique si les pouvoirs publics n'interviennent pas pour les aider à dépasser toutes les entraves. Lors de la réunion du bureau du Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique (SAIP) qui s'est tenue la semaine dernière, les fabricants locaux de médicaments, en l'occurrence Saïdal, LAD Pharma, Isopharm et LAM, avaient pris nombre de résolutions en vue de solutionner un tant soit peu les problèmes vécus par le secteur. La dissolution du CTR (Comité technique de remboursement) s'avère être une démarche nécessaire et urgente pour résoudre nombre de problèmes enregistrés notamment sur le plan de la sécurité sociale. Le Saip estime, en effet, que cet organisme «a fait la faillite de la sécurité sociale, de la production locale du médicament et de la santé du citoyen». Faut-il rappeler, à ce propos, que le plus grand «bâton» mis dans la roue des producteurs nationaux est relatif au non-remboursement des médicaments locaux, notamment le générique. Cette «exclusion» de la nomenclature des produits remboursables, que l'on dit intentionnelle, amène automatiquement les consommateurs à boycotter les médicaments locaux au profit de ceux de l'importation. D'ailleurs, rien qu'en apprenant que plus de 70% des produits remboursés sont ceux d'outre-mer, on peut avoir une idée sur l'ampleur du problème. Etant donné que cet état de fait, très intrigant il faut le dire, n'arrange que les importateurs, les «victimes de ce lobby» évoquent une mafia du médicament qui refuse de céder le marché même aux ayants droit, et ce, eu égard à l'importance de l'enjeu dont il est question. Rappelons, dans ce registre, que la facture des médicaments importés s'élève à plus de 600 millions de dollars par an, dont 400 millions de dollars par des importateurs privés. A vrai dire, les inquiétudes et les appréhensions des producteurs sont d'autant plus justifiées, surtout lorsqu'on sait que de 1997 à 2001, tous les textes juridiques en leur faveur étaient carrément bloqués, pour des raisons inconnues (?) L'on évoquait toujours «un réseau mafieux», sans pour autant montrer du doigt les véritables responsables de ce blocage injustifié. Ce n'est que récemment que les pouvoirs publics ont pris conscience de la pesanteur de la situation sur les producteurs nationaux. Les taxes douanières, qui étaient exorbitantes (35% sur la matière première, contre 5% seulement pour les médicaments importés), ont été révisées à la baisse, mais sont toujours estimées onéreuses. Par ailleurs, et à la veille de l'adoption d'un programme d'importation 2003, le Syndicat de l'industrie pharmaceutique a estimé qu'il est nécessaire d'élaborer une liste des médicaments non essentiels à ne plus importer. De tels produits n'ont pour effet que de concurrencer la production nationale, et d'alourdir davantage la facture du médicament qui est déjà très pesante. Quoi qu'il en soit, une conférence du premier responsable du secteur, M.Aberkane, est prévue cette semaine. Les grandes questions relatives au générique, à la problématique du remboursement et autres sont inscrites à l'ordre du jour. Les propositions du Saip pourraient probablement être débattues.