On ne joue pas impunément avec les problèmes que vit notre jeunesse. Nos responsables ne semblent pas conscients de l´effet boomerang des fausses solutions et les faux espoirs qu´elles induisent chez cette frange, la plus importante, de notre société. Le chômage est l´un des plus graves problèmes qui frappe les jeunes. Aucun miracle n´est à attendre pour le résoudre. Les mesures pour une solution durable sont nombreuses, ardues et nécessitent du temps pour donner des résultats. Le plus grand écueil est l´absence de qualification à l´embauche. Que peut faire l´Etat dans l´urgence quand l´emploi est réduit, sans exagérer, à trois ou quatre postes: manoeuvres, gardiens, chauffeurs et agents de sécurité. Même les licenciés chômeurs sont issus de filières sans rapport avec les exigences économiques de notre époque. Sans y ajouter la faiblesse de l´enseignement qui leur a été dispensé. C´est à ce triste constat qu´il faudra répondre. Par une politique de formation de très grande envergure qu´il n´est pas facile de mettre en place. Il faut se doter des infrastructures nécessaires, trouver en nombre et en qualité les formateurs. Il faut faire vite, le plus vite possible sachant que l´âge est un critère important pour l´éligibilité à un emploi. Il faut aussi penser à cette particularité qu´ont connue avant nous les pays aujourd´hui développés, les travaux pénibles rebutent les nationaux. Une particularité dont il faudra trouver le remède. Un tableau auquel il faut ajouter les aléas de l´économie de marché adoptée par notre pays et la privatisation sans exclusive qu´elle charrie. L´Etat n´a aucune prise directe sur la résorption du chômage. Il lui faut créer les conditions favorables pour s´assurer de la participation du privé. Ce qui n´est pas une mince affaire. Au lieu d´engager les travaux de fond qu´exige ce grave problème, nos responsables versent dans la diversion. Sinon, comment expliquer la création du guichet unique que vient d´annoncer le ministre de la Solidarité nationale? Un leurre qui pourrait faire croire que le fait de centraliser les demandes d´emploi mène droit au recrutement. Un leurre qui est gros du dangereux retour de manivelle des faux espoirs. Alors qu´un tel guichet ne peut, tout au plus être utile, qu´au recensement des demandeurs d´emploi comme on se plaît à désigner les chômeurs. Non, vraiment, on ne doit pas jouer avec les angoisses et les attentes de la jeunesse. Quelle que soit la nature du guichet unique, celui-ci n´agira jamais ni sur les causes ni sur les effets du problème. Celui qui a été ouvert pour les investisseurs n´a pas fait «exploser» les investissements. Alors, cessons de semer du vent dont on ne récolte que la tempête!