Les actes et les registres de l´état civil seront totalement informatisés. C´est le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, qui l´a affirmé jeudi devant les sénateurs et avec la promesse que l´opération sera finalisée avant la fin de l´année 2009. On est alors tenté de dire qu´il s´agit là, d´un grand projet. Il s´est développé chez nous, un réflexe pavlovien selon lequel l´année 2009 est la date butoir des grands projets, comme l´autoroute Est-Ouest ou le million de logements. Raisonnablement, il faut dire qu´il s´agit effectivement d´un grand projet. Deux principaux arguments traduisent la grandeur de l´initiative, d´une part, l´informatisation de l´état civil est d´abord un acte de sécurité pour le patrimoine national. Des milliers d´archives sont parties en fumée durant la tragédie nationale du terrorisme quand des administrations ont été attaquées par les hordes terroristes. D´autre part, il est maintenant grand temps de donner et de proposer des solutions de seconde génération, économiquement et socialement viables aussi bien aux citoyens algériens qu´aux entreprises émettrices de services. Enfin, un archivage électronique est réellement pérenne et peut être effectivement à l´abri des perditions. Il serait encore plus intéressant si l´Algérie arrivait à récupérer des documents de l´administration coloniale et de les archiver électroniquement. Et puis, il faut le dire, cela relève de l´air du temps. Dans le monde d´aujourd´hui, les administrations sont gérées par des fichiers informatiques. Ce n´est donc ni une invention ni une révolution pour l´Algérie qui, par ailleurs, entame l´informatisation de ses systèmes, à grands pas... de tortue. Mais l´annonce de M.Ould Kablia est une initiative qui donnera certainement un coup de fouet au projet e-gouv placé sous le coude pour des raisons qui demeurent floues. Un projet pour lequel un avis d´appel d´offres international a même été lancé. A ce frémissement envers l´informatisation, il faut dire en guise d´encouragement «encore un petit effort!» pour aller vers la biométrie, le Maroc y est déjà. Ce n´est ni une fabulation ni un fantasme que d´espérer avoir des cartes d´identité, des permis de conduire et des passeports biométriques. D´autant que la familiarisation a déjà été entamée au niveau d´un large public puisque «monsieur Tout-le-monde» peut avoir sa carte magnétique pour peu qu´il soit détenteur d´un compte courant postal (CCP). Toutes ces pièces sont appelées à migrer vers le modèle électronique en attendant de l´appliquer à l´acte de voter. A ce stade... il faut dire qu´on est loin, très loin, c´est même une illusion. «Encore un effort quand même!»