Ainsi donc, le kidnapping est ce nouveau fléau qui vient s´ajouter à tant d´autres maux qui nous affectent. Mais avant d´aborder plus au fond le sujet, il est à relever cette maladresse de communication qui consiste à distinguer «les kidnappings des terroristes» de ceux «relevant du droit commun». Faire la distinction de cette manière c´est offrir un soubassement politique à un terrorisme qui n´en demandait pas tant. Il y aurait d´un côté les «droits communs» et de l´autre «les politiques». Alors que chacun sait que depuis la reddition de l´AIS, le terrorisme chez nous n´est qu´une «filiale» de «la multinationale du crime» qui sévit sur la planète et qui se donne pour nom Al Qaïda. Son objectif est de pousser au chaos en des points précis du globe. En réalité, le butin que tirent les terroristes de leurs méfaits est la seule «idéologie» qui leur fait prendre le maquis. Cela dit, le phénomène de cette nouvelle forme de criminalité qui apparaît chez nous est à plusieurs facettes. D´abord, c´est une conséquence du climat de violence que nous connaissons depuis près de deux décennies. Un phénomène qui n´a donc rien de surprenant. D´ailleurs, des experts algériens en matière de sécurité avaient prévu depuis bien longtemps que notre pays ne pouvait échapper à la grande criminalité. Résultat de la combinaison des années terroristes et du développement économique. Il faut savoir que l´Algérie indépendante n´a connu, avant la tragédie nationale, qu´un seul kidnapping de toute son histoire. C´était dans les années 70. Le fils du ministre des Finances de l´époque s´était fait enlever et une rançon a été exigée par le ravisseur. En deux temps, trois mouvements, l´auteur a été arrêté et l´enfant libéré sain et sauf. L´agresseur a été aussitôt jugé et condamné à la peine capitale. Il fut passé par les armes quelques jours après. Il n´y eut plus jamais d´enlèvement jusqu´à ces derniers temps. Ensuite, c´est le signe d´une stratification de la société. Une stratification qui intègre aujourd´hui, contrairement à l´ère du socialisme et du nivellement par le bas, des Algériens possédant des fortunes. C´est un «marché» de 600 milliards de centimes pour 2007, nous apprend le ministre de l´intérieur. Un marché juteux pour le crime organisé. Ceci pour le «kidnapping terroriste». Pour celui de «droit commun», il y a plusieurs motifs. La pédophilie, la traite dite des blanches, l´inceste, le trafic d´organes, les enfants de parents divorcés, etc., etc. Que des maux propres à toutes les sociétés depuis la nuit des temps. C´est l´ampleur des actes d´enlèvement de personnes qui est un phénomène nouveau. Sa solution se trouve, comme dans les années 70 ou tout autre époque, dans la réhabilitation de l´autorité de l´Etat. Tout un programme.