L´arrivée de François Fillon aujourd´hui dans notre pays, a tout d´une visite de la dernière chance. Plus que trois semaines nous séparent de la date du 13 juillet arrêtée par le président Sarkozy pour organiser le Sommet de Paris qui est prévu d´être l´acte fondateur de l´Union pour la Méditerranée, si chère au président français. La participation de l´Algérie à ce Sommet est plus que souhaitée. Nicolas Sarkozy, dans son discours prononcé à Constantine en décembre 2007, a lui-même comparé l´axe franco-algérien en Méditerranée à l´axe franco-allemand dans la naissance de l´Union européenne. Il précise sa vision par ces mots: "...Ce que vont faire ensemble l´Algérie et la France a tant d´importance pour ce qui va advenir de la Méditerranée." Voilà pour l´échéance française. L´Algérie de son côté a, elle aussi, des échéances. D´abord la révision de la Constitution qui tarde à se faire et que beaucoup se demandent comment elle va se faire. Par voie référendaire ou parlementaire? Le président de l´APN, Abdelaziz Ziari, s´est longuement étalé sur le sujet dans un entretien publié par un quotidien algérien la semaine dernière. Lui emboîtant le pas deux jours plus tard, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, plus politique que technique, est revenu sur le sujet dans un entretien qu´il a accordé au quotidien français Le Monde. Selon lui, la révision de la Constitution "aura lieu" et que c´est juste "une question de temps". Il a aussi précisé qu´ "un troisième mandat n´altérant pas l´équilibre des pouvoirs en Algérie, la voie parlementaire pourrait suffire". Cette conditionnalité constitutionnelle rappelée ici par le chef du gouvernement, suggère que ce choix est déjà arrêté. En vérité, les propos de Belkhadem rapportés par Florence Beaugé constituent un message pour la France d´avoir à exprimer clairement ses positions sur le sujet. Le silence de Sarkozy était trop lourd à Constantine face à la foule qui scandait son souhait de voir le président Bouteflika aller vers un troisième mandat. Si lourd qu´il mérite d´être clarifié. L´autre question posée par Belkhadem tient dans cette phrase: "Il ne faut pas que ces projets (de l´UPM) soient une couverture pour une normalisation rampante avec Israël." Une phrase qui contient en fait la question qui décidera du ticket de voyage que prendra l´Algérie pour le Sommet de Paris. 1re ou 2e classe? Il va de soi que ce sont des réponses à ces questions que l´Algérie attend de la visite qu´effectue à partir d´aujourd´hui, le Premier ministre français François Fillon. Des réponses dont l´importance n´a nul besoin d´être démontrée. Tant du côté français que du côté algérien. D´ailleurs, après cette visite tout ira très vite. Dans un sens ou dans l´autre.