En diplomate chevronné, M. Bouteflika a certainement saisi toute l'importance de bouder ou non une rencontre régionale qui ménage l'avenir. En diplomate chevronné, M. Bouteflika a certainement saisi toute l'importance de bouder ou non une rencontre régionale qui ménage l'avenir. La rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et le chef de l‘Etat algérien aujourd‘hui, en marge de la réunion du G8 qui se tient à Tokyo, dans l‘île de Hokkaido, au Japon, focalise l‘attention des médias, tant le président algérien aura fait durer le suspense sur sa participation à Paris le 13 juillet prochain. Et cela, ce n‘est pas seulement parce que l‘hôte de l‘Elysée, actuel président de l‘Union européenne, a mis le turbo pour amener les principaux dirigeants des rives nord et sud à faire le voyage à Paris, mais c‘est surtout parce que l‘Algérie ne saurait déserter un forum où va se discuter l‘avenir d‘une région dont nous faisons partie. Il y a des enjeux autrement plus importants, que la question palestinienne elle-même, qui, à un moment, a semblé constituer un obstacle insurmontable, tant il est vrai que cette cause, si chère aux Algériens, pourrait elle-même trouver une ébauche de solution dans un cadre régional aux compétences définies. Il n y a qu‘à se demander pourquoi Bachar El Assad viendra à Paris, et pourquoi Mahmoud Abbas fera de même ? Il y a également à remarquer que le Hamas lui-même a mis du leben dans son eau en signant une trêve avec le gouvernement d‘Ehud Olmert. Ne sont-ce pas là des signes qui ne trompent pas, non pas d‘une reddition en rase campagne, mais d‘un frémissement diplomatique qui peut permettre d‘aller vers une solution à un conflit vieux de plus d‘un demi-siècle. En vérité, la diplomatie algérienne gagnerait à être plus pragmatique, sans rien renier de ses positions de principe. Il y a mille et une manières d‘aider la cause palestinienne que de tourner le dos à une construction régionale qui avait commencé avec le lancement du processus de Barcelone, en 1995, et qui doit continuer aujourd‘hui sous d‘autres formes. Ainsi donc, beaucoup d‘encre aura coulé sur la participation ou non du Président Abdelaziz Bouteflika au sommet de Paris, le 13 juillet, qui donnera le coup d‘envoi de l‘Union pour la méditerranée. Faut-il y aller ou non ? Avant de répondre à cette question, il faut d‘abord se demander quels sont les enjeux. L‘Algérie sera-t-elle plus utile à la Palestine en étant dedans ou en étant dehors ? La diplomatie algérienne sera-t-elle plus efficace ? A l‘opposé, on peut se demander à qui profitera la politique de la chaise vide ? Avant d‘être nommé à la tête de l‘Exécutif, Ahmed Ouyahia avait fait cette déclaration très pertinente : « Allons-nous être plus palestiniens que les Palestiniens, alors même que Mahmoud Abbas est attendu au sommet de Paris ? » Si la future Union pour la Méditerranée permet de lancer de grands projets économiques, environnementaux, tout en favorisant la croissance et les échanges régionaux, pourquoi pas ? Si, de même, elle permet de faciliter la circulation des personnes, pourquoi pas ? Dans le même temps, on voit bien que la politique de l‘enfermement sur soi n‘amène que des problèmes, poussant des milliers de jeunes Algériens à braver la mort et les requins sur des rafiots de fortune, alors que d‘autres deviennent des kamikazes. La stratégie de l‘Algérie est claire : il s‘agit d‘être présent au sein des grandes instances internationales. Le président de la République participe d‘une façon active au sein de l‘Union africaine. Au sein de la Ligue arabe. Au sein du groupe des non-alignés. Il assiste régulièrement aux sommets du G8 ainsi qu‘aux réunions du Nepad. En fin diplomate qu‘il est, de surcroît chevronné, il sait très bien où sont les intérêts de l‘Algérie, et ceux de la nation arabe. Cela dit, il n‘est pas absolument certain que la position algérienne soit tranchée aujourd‘hui, car comme l‘avait expliqué le chef de la diplomatie algérienne, c‘est seulement le 12 juillet, à la réunion des ministres des affaires étrangères de la Méditerranée, qu‘on aura le fin mot de l‘affaire. C‘est sans doute à ce moment-là seulement que le contenu et les contours de l‘UPM seront révélés. Que dira M. Sarkozy à M. Bouteflika pour l‘amener à opter pour une participation anticipée et active ? Là est la question. R. M. La rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et le chef de l‘Etat algérien aujourd‘hui, en marge de la réunion du G8 qui se tient à Tokyo, dans l‘île de Hokkaido, au Japon, focalise l‘attention des médias, tant le président algérien aura fait durer le suspense sur sa participation à Paris le 13 juillet prochain. Et cela, ce n‘est pas seulement parce que l‘hôte de l‘Elysée, actuel président de l‘Union européenne, a mis le turbo pour amener les principaux dirigeants des rives nord et sud à faire le voyage à Paris, mais c‘est surtout parce que l‘Algérie ne saurait déserter un forum où va se discuter l‘avenir d‘une région dont nous faisons partie. Il y a des enjeux autrement plus importants, que la question palestinienne elle-même, qui, à un moment, a semblé constituer un obstacle insurmontable, tant il est vrai que cette cause, si chère aux Algériens, pourrait elle-même trouver une ébauche de solution dans un cadre régional aux compétences définies. Il n y a qu‘à se demander pourquoi Bachar El Assad viendra à Paris, et pourquoi Mahmoud Abbas fera de même ? Il y a également à remarquer que le Hamas lui-même a mis du leben dans son eau en signant une trêve avec le gouvernement d‘Ehud Olmert. Ne sont-ce pas là des signes qui ne trompent pas, non pas d‘une reddition en rase campagne, mais d‘un frémissement diplomatique qui peut permettre d‘aller vers une solution à un conflit vieux de plus d‘un demi-siècle. En vérité, la diplomatie algérienne gagnerait à être plus pragmatique, sans rien renier de ses positions de principe. Il y a mille et une manières d‘aider la cause palestinienne que de tourner le dos à une construction régionale qui avait commencé avec le lancement du processus de Barcelone, en 1995, et qui doit continuer aujourd‘hui sous d‘autres formes. Ainsi donc, beaucoup d‘encre aura coulé sur la participation ou non du Président Abdelaziz Bouteflika au sommet de Paris, le 13 juillet, qui donnera le coup d‘envoi de l‘Union pour la méditerranée. Faut-il y aller ou non ? Avant de répondre à cette question, il faut d‘abord se demander quels sont les enjeux. L‘Algérie sera-t-elle plus utile à la Palestine en étant dedans ou en étant dehors ? La diplomatie algérienne sera-t-elle plus efficace ? A l‘opposé, on peut se demander à qui profitera la politique de la chaise vide ? Avant d‘être nommé à la tête de l‘Exécutif, Ahmed Ouyahia avait fait cette déclaration très pertinente : « Allons-nous être plus palestiniens que les Palestiniens, alors même que Mahmoud Abbas est attendu au sommet de Paris ? » Si la future Union pour la Méditerranée permet de lancer de grands projets économiques, environnementaux, tout en favorisant la croissance et les échanges régionaux, pourquoi pas ? Si, de même, elle permet de faciliter la circulation des personnes, pourquoi pas ? Dans le même temps, on voit bien que la politique de l‘enfermement sur soi n‘amène que des problèmes, poussant des milliers de jeunes Algériens à braver la mort et les requins sur des rafiots de fortune, alors que d‘autres deviennent des kamikazes. La stratégie de l‘Algérie est claire : il s‘agit d‘être présent au sein des grandes instances internationales. Le président de la République participe d‘une façon active au sein de l‘Union africaine. Au sein de la Ligue arabe. Au sein du groupe des non-alignés. Il assiste régulièrement aux sommets du G8 ainsi qu‘aux réunions du Nepad. En fin diplomate qu‘il est, de surcroît chevronné, il sait très bien où sont les intérêts de l‘Algérie, et ceux de la nation arabe. Cela dit, il n‘est pas absolument certain que la position algérienne soit tranchée aujourd‘hui, car comme l‘avait expliqué le chef de la diplomatie algérienne, c‘est seulement le 12 juillet, à la réunion des ministres des affaires étrangères de la Méditerranée, qu‘on aura le fin mot de l‘affaire. C‘est sans doute à ce moment-là seulement que le contenu et les contours de l‘UPM seront révélés. Que dira M. Sarkozy à M. Bouteflika pour l‘amener à opter pour une participation anticipée et active ? Là est la question. R. M.