La 3e édition de la Semaine anticoloniale doit débuter samedi prochain en France. Elle durera dix jours, soit deux jours de plus que la semaine de l´année dernière. Organisée par une cinquantaine d´associations françaises, cette manifestation née en 2006 se veut comme une réponse à la loi du 23 février 2005. Loi qui consacre «le rôle positif» de la colonisation. Tant que le culot et le ridicule ne tuent pas. Belle initiative donc que cette semaine anticoloniale qui se tient chaque année. Mais en parcourant le programme d´activités prévues pour la circonstance, il est regrettable que parmi les thèmes retenus pour les débats, projections et autres, on ne trouve rien sur le code de l´indigénat qui fut l´armature de la colonisation. C´est dommage, bien dommage car les jeunes d´origine algérienne qui vivent en France et même les Français qui n´ont pas vécu l´époque, auraient pu mieux comprendre ce qu´était vraiment la colonisation. Ils auraient découvert que ce code n´avait rien à «envier» à l´apartheid. Ils auraient découvert par exemple «la punition collective», le «passeport» nécessaire aux indigènes qui voulaient se déplacer d´une commune à une autre, l´obligation pour eux de faire dans la délation, etc. Il serait trop long ici d´énumérer «les droits de l´homme indigène» que nous étions à l´époque de la colonisation. Citons simplement Olivier Le Cour Grandmaison, dans son livre «Coloniser, exterminer» qui décrit ce code inhumain comme étant «un racisme d´Etat inscrit dans des mesures juridiques inégalitaires et discriminatoires». Un autre livre: «La justice répressive dans l´Algérie coloniale» écrit par Hocine Bouzaher, rapporte des faits effarants comme ce colon qui tue un «indigène» et qui, après un semblant de procès, est...tout simplement acquitté. Dommage en effet, que ce code ne soit pas présenté et commenté lors de journées anticoloniales. C´est comme un débat sur la bombe atomique sans Hiroshima et Nagasaki. Expliquer, aujourd´hui, ce qu´était le code de l´indigénat, c´est permettre aux générations qui se sont succédé depuis, de se convaincre qu´il y avait à l´époque «deux Algéries». Celle des colons et celle des indigènes. Celle du paradis et celle de l´enfer. Et l´on comprendra mieux de quel côté se situent les auteurs de la loi du 23 février 2005. Espérons que ce n´est qu´oubli de la part des organisateurs qui sauront, un jour, le réparer. En attendant, pourquoi nos associations, voire notre ministère de la Culture ou encore celui des Moudjahidine n´organisent-ils pas, eux aussi, une semaine anticoloniale en Algérie? Pour les jeunes Algériens qui découvriront les conditions inhumaines dans lesquelles le colonialisme avait maintenu leurs ancêtres un siècle et demi durant. Ils n´en apprécieront que mieux leur condition d´aujourd´hui qu´ils doivent au sacrifice d´un million et demi de martyrs. Ils comprendront mieux le serment qui leur a été fait et l´importance de préserver jalousement notre pays et notre liberté chèrement reconquis. Nombre de nos problèmes actuels viennent de cet «oubli».