La semaine anticoloniale, organisée par de nombreuses associations et ONG françaises, sera marquée à partir d'aujourd'hui et ce, jusqu'au 24 février courant, par une série d'activités devant permettre d'“approfondir le débat dans un cadre serein sur la colonisation” comme l'expliquent ses organisateurs. L'organisation de cette manifestation n'est pas fortuite car s'inscrivant dans une conjoncture particulière marquée par une “relecture partisane et amnésique du passé” et par “le retour en force d'une thématique faisant l'éloge des apports positifs de la colonisation”. Les initiateurs de cette manifestation font référence à “l'amendement scélérat de la loi du 23 février 2005 adoptée par l'Assemblée louant le bilan positif de la colonisation”, et ajoutent que “pendant plus de quatre siècles, la France a participé à la traite négrière, à la déportation des populations, aux massacres et à l'imposition de sa loi sur de dizaines de peuples dont a elle a pillé les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l'histoire et effacé la mémoire”. Partant du constat d'une “occultation de la mémoire, de l'histoire de la colonisation française” et des “discriminations touchant aujourd'hui les descendants des colonisés, notamment en ce qui concerne le logement, le travail et l'éducation”, les organisateurs de la semaine indiquent que celle-ci a pour objectifs d'“informer sur les enjeux d'hier, d'aujourd'hui et de demain de l'anticolonialisme”, de “promouvoir les valeurs de l'anticolonialisme et de l'égalité”. Il s'agit, ajoutent les organisateurs, de “donner une plus grande visibilité à l'anticolonialisme”, de “permettre le développement d'une mémoire partagée par tous en organisant une vraie réflexion sur le passé colonial”, de “lutter contre l'impunité des crimes coloniaux et les discriminations héritées de l'histoire coloniale”. Le coup d'envoi de cette semaine anticoloniale sera donné cet après-midi avec un rassemblement à la Place des droits de l'Homme, au Trocadéro, pour dénoncer les nouvelles formes de colonisation et affirmer la solidarité avec des peuples encore en lutte pour le recouvrement de leur indépendance nationale, de leur territoire occupé et de leurs droits spoliés, à l'exemple des peuples palestinien et sahraoui. R. N.