La Semaine anticoloniale, initiée par de nombreuses associations françaises, est prévue à Paris du 19 au 28 février. Cette édition, la cinquième du genre, s'inscrit dans une conjoncture particulière marquée par la célébration du 50e anniversaire de l'accession d'un grand nombre de pays africains à l'indépendance et par le débat très controversé lancé par la Droite au pouvoir sur l'identité nationale. Au programme de cette manifestation, des rencontres-débats, des journées d'étude, des hommages ainsi que des expositions et un salon anticolonial. Un «ministère de la décolonisation et de légalité des droits» sera symboliquement institué et sera chargé d'élaborer un rapport «identité nationale «identité coloniale». Comme à chaque édition, un prix du livre anticolonial sera attribué au premier jour de cette semaine, à Claude Liauzu, auteur de l'ouvrage «Colonisations, migrations, racismes : histoire d'un passeur de civilisations». D'autre part, un jury associatif désignera «les colonialistes de l'année», pour lesquels des personnalités politiques et des entreprises françaises ainsi que des institutions sont nominées. Dans un appel déjà signé par une trentaine d'associations, il est souligné qu' «en France, le ministère de l'Identité nationale, de l'Immigration et du co-Développement est un ministère de la rafle et de la honte. C'est le ministère des colonies. En créant ce ministère et en organisant un « grand débat sur l'identité nationale», Nicolas Sarkozy encourage et organise le racisme dont l'islamophobie et la stigmatisation d'une partie de la population». «Au mois de février, Eric Besson rendra son rapport sur l'identité nationale. A un mois des élections régionales, le pouvoir veut utiliser la haine contre les immigrés et leurs descendants pour siphonner les voix du FN. Nous devons refuser cette politique qui sème la division et nous devons exiger la suppression du ministère de l'Immigration», ajoutent les signataires de l'appel. Il y a lieu de rappeler que la semaine anticoloniale a été initiée dans la foulée du vote de la loi scélérate du 23 février 2005 sur «le bilan positif de la colonisation».