Au lendemain de la journée de protestation initiée par le syndicat d'entreprise, les employés de l'Epeal ont fait, hier, «une grève rebelle» pour exprimer leur mécontentement dû au retard de leurs salaires. A cet effet, des perturbations dans la distribution d'eau pourraient probablement survenir dans certains quartiers de la capitale, et ce, bien que les grévistes rassurent que le service minimum sera assuré. Le problème est que cet arrêt de travail qui s'est fait sans la consultation du syndicat - lui-même surpris par cette action - n'était prévu que dans huit jours, puisque le préavis de grève n'a été déposé qu'hier. A notre arrivée au siège de la direction sociale de l'entreprise sis à Kouba, des dizaines, voire des centaines de travailleurs, toutes catégories confondues, arrivaient en masse dès la matinée de ce lundi pluvieux. Même ceux des unités de Tipaza et de Boumerdès - pourtant payés dans les temps - étaient attendus pour soutenir leurs collègues d'Alger. La raison principale de ce débrayage généralisé est due au «non-respect de l'accord collectif signé conjointement entre le syndicat d'entreprise et la direction générale, portant essentiellement sur l'augmentation des salaires», nous explique-t-on. L'accord en question qui a été signé le 10 novembre dernier, devait prendre effet à partir de ce mois. Or, non seulement il n'y pas eu d'augmentation de salaires (les employés des unités de Boumerdès et de Tipaza ayant été payés selon l'ancienne grille), mais on a enregistré de surcroît - pour la première fois, selon les travailleurs - un retard de trois jours. Ce fait ne pouvait que susciter l'ire des 3400 travailleurs de l'Epeal, surtout s'ils ont entendu les propos du directeur de l'entreprise sur les ondes de la Chaîne III. Ce dernier a déclaré que la revendication relative à l'augmentation de salaire était irréalisable pour le moment. Cela implique que l'accord signé entre les deux parties est nul et non avenu. Ce n'est surtout pas ce genre de sortie médiatique qui apaisera les esprits déjà ébranlés par bien des «injustices», comme qualifiées par les travailleurs.