C´était le branle-bas de combat hier en Occident après le tir d´un missile longue portée iranien, le Ghadr-1, les capitales européennes et américaine n´ayant pas de mots assez durs pour condamner ce qu´ils estimaient être «inquiétant» (Berlin) ou «prohibitif» (Londres). Paris exige carrément l´arrêt «immédiat» des «activités déstabilisantes» selon elle, de l´Iran. Beaucoup de bruit pour rien? Voire! Il ne s´agit pas ici de défendre l´Iran - qui saura bien le faire tout seul - mais relever ce pesant et persistant deux poids, deux mesures, appliqué au «faciès» par les grandes puissances, dès lors que le pays «fautif» n´émarge pas à cette étrange nomenklatura qui se veut régenter le monde et interdire le «club» de la science et du savoir, y compris nucléaire, à tous ceux suspects ne bénéficiant pas de sa bénédiction. C´est le cas de l´Iran - classé «Etat voyou», au même titre que l´Irak de Saddam et la Corée du Nord, par l´ancien président américain, George W Bush - coupable de ne pas entrer dans le profil défini par les «maîtres du monde?». On n´est pas loin de le croire face au charivari déclenché après le tir concluant du missile iranien de longue portée. Pourtant, ce sont ces mêmes pays qui condamnent aujourd´hui l´Iran - ou demain tout autre pays n´entrant pas dans le moule imposé par l´Occident - ont été enthousiasmés l´an dernier par la «performance» du «petit» Israël qui a réussi l´essai d´un missile balistique Arrow 2 à charge nucléaire pouvant atteindre Téhéran, comme aussi bien Alger ou Islamabad. Normal, Israël à le droit de se défendre, ne cesse-t-on de nous le rappeler. Or, jusqu´à preuve du contraire, Israël est le seul Etat de la région moyen-orientale et maghrébine à disposer de l´arme atomique mettant en danger le vie de plus de 400 millions d´êtres humains. Qui contrôlera les armes de destruction massive (ADM) d´Israël, qui inspectera son arsenal nucléaire, chimique et biologique? Paris, Londres, Washington, trois puissances nucléaires officielles, de surcroît membres permanents du Conseil de sécurité de l´ONU, auraient certes été crédibles si elles-mêmes avaient conçu un mémorandum sur leur désarmement et la réduction de leurs ADM, et si leur courroux s´adressait à tous les pays du monde, y compris Israël, et non pas uniquement à cette frange d´Etats ciblés et frappés d´interdit. Or, c´est un secret de Polichinelle, Israël qui, à plusieurs reprises, a menacé l´Iran de représailles, avait élaboré des plans secrets pour utiliser des armes nucléaires, à faible rendement, afin de mettre hors service les installations iraniennes d´enrichissement d´uranium. Il en est de même de Washington qui, comme l´a encore réitéré le président Obama vendredi dernier, affirme que l´option militaire restait d´actualité pour empêcher l´Iran d´acquérir le savoir-faire nucléaire. Or, rien n´est venu à ce jour corroborer les soupçons ou accusations occidentales contre l´Iran. En revanche, le danger atomique israélien est, lui, bien réel. Mais MM.Obama, Brown et Sarkozy préfèrent regarder ailleurs pour ne pas avoir à appeler à raison garder le turbulent «petit» Etat «cerné» par les «méchants» Arabes, qui, pourtant gagna contre eux toutes ses guerres. Israël est aujourd´hui un bastion surarmé, disposant de l´arme atomique, au milieu d´un monde arabe et musulman désarmé. Ce que l´Occident trouve parfaitement normal. Ainsi, Israël peut procéder aux tirs de missiles de longue portée menaçant de nombreux pays du Moyen-Orient et du Maghreb, sans que cela préoccupe outre mesure nos censeurs occidentaux. Mais qu´un pays de cette région tente de se protéger, voilà qui est intolérable. Non! ce qui est inacceptable c´est le fait que la «communauté internationale» tolère chez les uns ce qu´elle condamne chez d´autres, aboutissant à encourager un pays comme l´Iran à ces «activités déstabilisantes» dénoncée par la France.