«Plus l'apport de la Banque mondiale sera important, plus la cotisation qu'on demandera aux assurés sera moindre.» Le décret portant création d'un système d'assurance des risques de catastrophes naturelles (Cat-Nat) verra le jour avant la fin de l'année en cours, c'est ce que nous avons appris au niveau de la compagnie nationale d'assurance, sa Catt. Il s'agit d'un fonds fonctionnant avec l'apport de la Banque mondiale, et les cotisations des assurés. Le système repose sur un mécanisme de quasi-obligation de souscription à la Cat-Nat, c'est-à-dire que toutes les garanties d'assurance de dommages (assurance automobile, multirisques habitations, multirisques professionnels) ne sont accordées que si le client souscrit à une assurance contre les catastrophes naturelles. Interrogé sur le prix de la garantie Cat-Nat, M.Oudinèche, directeur central des risques industriels à la Catt: nous assure que «le prix sera abordable». Selon notre interlocuteur, «le système est logiquement bien ficelé». Le fonds sera géré par la direction des assurances du ministère des Finances, «tout en gardant une certaine autonomie». Explication: «L'indemnisation ne sera tolérée que pour les personnes couvertes par l'assurance Cat-Nat». Au niveau de Bab El-Oued, malgré les intempéries du 10 novembre, l'assurance Cat-Nat semble très peu intéressée les commerçants. «Moi je ne fais pas confiance aux compagnies d'assurances. Elles n'ont jamais honoré leurs engagements», précise le propriétaire d'un magasin de prêt-à-porter. «Je n'ai jamais entendu parler de cette assurance», précise un autre. «C'est le rôle de l'Etat», justifie un troisième. En somme, sur les vingtaines de magasins que nous avons visités, aucun des propriétaires n'a souscrit à cette assurance, et pourtant cette assurance est clairement établie par l'ordonnance 95-07 du 25 janvier 1995. Cette disposition n'a pas pour autant amélioré l'assurance contre ces risques car en réalité, il a été constaté que les assureurs ne prenaient pas de grandes initiatives pour proposer des garanties contre les catastrophes naturelles, surtout en ce qui concerne les risques chez un particulier. «Notre réticence est justifiée par les engagements considérables que nous devons assumer en cas de sinistre», argumente le représentant de la Catt. Cependant, les compagnies préfèrent les risques industriels ayant fait l'objet d'études préalables et dont les réalisations sont supposées avoir obéi à des règles et normes en matière de conception. Ce qui explique le fait qu'à Bab El-Oued et partout ailleurs dans les quartiers touchés par les inondations, seules les unités et organismes publics ont été remboursés ou sont en voie de l'être par les caisses d'assurances, même si ces unités ont opté pour une couverture limitée. A ce sujet, l'on note que les unités de la Snta ont bénéficié de plus de 32 millions de dinars, la cimenterie de Raïs Hamidou 22 millions, la Sntm/Cnan 18 millions, l'Entmv 10 millions...etc. (selon le bilan de la Catt).