En matière d´énergie, notre pays a d´immenses ressources. En matière de gestion de ces ressources aussi. La crise mondiale a certes largement réduit nos recettes pétrolières. La stratégie des pays occidentaux qui consiste à miser à court et moyen termes sur les énergies renouvelables n´est pas pour réjouir les pays producteurs de pétrole dont nous faisons partie. Mais ceux qui pensent qu´avec ça l´Algérie devra mettre un bémol à ses prétentions de développement se trompent lourdement. Ils se trompent car ils oublient que notre sous-sol recèle d´immenses réserves de gaz. Ils se trompent car en énergie renouvelable, nos «réserves» solaires sont infinies. Par quelque bout que l´on prenne la question du potentiel énergétique de l´Algérie, il serait inintelligent de croire notre pays «fini» par la seule chute du prix du baril de pétrole. D´ailleurs et à l´approche de l´hiver, tout le monde peut se rendre compte de l´importance que prend de plus en plus le gaz. Il suffit de s´intéresser à la livraison du gaz russe à l´Europe via l´Ukraine qui a connu une grave crise l´an dernier qui semble vouloir revenir de plus belle cet hiver. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a été, on ne peut plus clair, lundi dernier en déclarant: «Nous demandons à nos partenaires européens d´aider l´Ukraine (...) Que l´Europe leur file un petit milliard. Qu´elle ouvre son porte-monnaie, elle a de l´argent» pour s´éviter un hiver rigoureux. Une nouvelle crise du gaz se profile donc. Ce qui donne une utilité réelle à une institution internationale capable de peser sur le marché mondial du gaz. C´est peut-être ce qui explique la dernière «sortie» de notre ministre de l´Energie et des Mines qui vient de déclarer au journal russe Expert Magazine que l´Algérie est «favorable à la création d´une Opep du gaz» rejoignant ainsi le projet cher à la Russie. Il y a déjà le Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) qui a ratifié l´accord conclu le 23 décembre 2008 à Moscou entre la Bolivie, l´Egypte, la Guinée équatoriale, l´Iran, la Libye, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinidad et Tobago et le Venezuela. D´autres pays producteurs de gaz comptent venir grossir les rangs du Fpeg. Il y a aussi le club des pays producteurs et exportateurs de gaz naturel que l´Algérie présidera l´année prochaine. Il y a enfin la Conférence internationale du gaz liquéfié (LNG 16) dont la 16e édition se tiendra en avril 2010 à Oran. Ce qui démontre la formidable dynamique qui s´installe autour du gaz dont l´intérêt grandissant ne fait que commencer. Il faut juste rappeler que l´Algérie est le 5e producteur mondial de gaz pour se convaincre que c´est un pays qui ne manque pas d´atouts. Après le pétrole, il y a le gaz. Après le gaz, il y aura le solaire. Les cartes ne manquent pas sauf qu´il ne faut pas que cela nous fasse perdre de vue que la seule et vraie richesse d´un pays restera toujours le travail, l´effort et le savoir. On ne le dira jamais assez. Mais pour l´heure, le gaz reprend du poil de la bête. Ce qui n´est pas pour nous déplaire. Et tant pis si cela irrite en même temps ceux qui ne voient pas d´un bon oeil notre marche à cadence soutenue vers le développement!