Du poste qu´il occupe et avec la compétence que même ses adversaires lui reconnaissent, le Premier ministre, M.Ahmed Ouyahia, sait de quoi il parle quand il évoque la situation du pays. Si sa conférence de presse tenue hier aura servi à «resserrer des boulons» et à procéder aux «petits réglages» des derniers événements qu´a connus la scène politique algérienne, c´est dans son discours de la veille, à l´ouverture des travaux de la 3e session ordinaire du conseil national du RND, que se trouve le «plat de résistance». Notamment lorsqu´il confie son appréciation sur «l´agitation sociale entretenue», «les réactions sournoises de certains loobies en relation avec des intérêts extérieurs», «les attaques qui se succèdent de l´extérieur» et «les tentatives de déstabiliser le moral de la population par le biais de rumeurs fantaisistes». Il le dit sans détour: «Personnellement, je pense que tout cela est lié et exige de nous vigilance et réaction.» Il laisse cependant aux membres du conseil de son parti le soin «d´analyser» les raisons de ces tirs croisés contre notre pays. On pourrait commencer par expliquer que ceux qui ont décidé de «sortir la grosse artillerie» contre nous, le font en désespoir de cause. S´ils passent à la vitesse supérieure, c´est que, d´une part, nous prenons de l´épaisseur et qu´il y a danger pour eux d´attendre plus longtemps et de ne plus pouvoir nous atteindre. Contrairement aux dénigreurs impénitents qui s´époumonent à dire que l´Algérie va mal, leurs donneurs d´ordres, eux, savent que l´Algérie n´est plus loin de sortir de la mélasse. Ils le savent si bien qu´ils ne veulent plus perdre de temps et mettent les bouchées doubles pour l´attaquer avant qu´elle ne parvienne à se mettre hors de leur portée. Donc il y a là un bon signe. L´Algérie va de mieux en mieux. D´où le recours aux grands moyens. En coups bas et sournois. Comment l´atteindre autrement? Avec le terrorisme mis à terre. Avec une situation financière non seulement assainie mais aussi très confortable. Avec la mise en place d´une infrastructure qui augure d´un développement sans précédent. Avec tous les efforts qui la mettent sur la voie de la sécurité alimentaire. Quoi de plus normal que nos ennemis se disent: «Mais si on laisse faire, l´Algérie va nous échapper!». Une telle situation crée en nous deux sentiments, l´espoir et la vigilance. Plus les tirs s´accentueront, plus nous serons sûrs de n´être pas loin de nos objectifs. Plus aussi il nous faut augmenter nos moyens de défense par la mobilisation, l´effort et la solidarité. C´est d´ailleurs ce qu´a dit, en conclusion, Ahmed Ouyahia aux militants de son parti en leur demandant «d´être présents en permanence sur le terrain, aux côtés de nos compatriotes, pour partager avec eux ces convictions». L´Algérie se relève après avoir été mise à genoux. Ceux qui la croyaient finie sont déçus. Ils sont encore plus déçus d´avoir faussement misé sur l´estocade qu´ils préparaient après «le départ de la génération de Novembre». C´est-à-dire au plus tard dans une décennie. La formidable expression patriotique de l´ensemble du peuple et de la jeunesse en particulier, à l´occasion de notre qualification à la Coupe du Monde a faussé ces calculs. D´ailleurs, qui n´aura pas remarqué que c´est juste après que les «tirs» ont redoublé d´intensité?