Les questions de l'actualité nationale relatives notamment à la corruption, aux mouvements sociaux, à l'Alliance présidentielle et aux relations algéro-françaises ont été, entre autres, les points abordés hier par le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia , lors d'une conférence de presse tenue à Zéralda à l'issue de la clôture des travaux du conseil national du parti. Interpellé sur la question de la corruption dont plusieurs scandales ont éclaté dernièrement au sein des grandes institutions nationales, Ahmed Ouyahia a évoqué «une situation de pot pourri». Il a considéré que «la corruption est un crime qui se combat» et que la lutte contre ce phénomène doit être menée d'une manière «collective» par toutes les parties concernées. «Laissons la justice faire son travail sans condamner les gens à l'avance», a soutenu M. Ouyahia, considérant que la justice qui applique la loi et travaille en toute indépendance «dispose des outils de lutte et des droits de la souveraineté nationale». Espérant que «la dynamisation de cette lutte provoque une satisfaction et un soutien», il a affirmé que les textes législatifs portant lutte contre la corruption existent, notamment en matière d'organisation et de fonctionnement mais il reste toutefois à revoir les textes relatifs aux mécanismes de lutte. «L'Alliance, un avion qui vole» Au sujet de l'Alliance présidentielle, le conférencier a indiqué que cette dernière se porte «globalement bien», précisant au passage que «les trois partis se sont réunis dans un cadre bien déterminé qui est de porter soutien au programme présidentiel et non pour animer des matches de boxe». Il a conclu par cette image en déclarant que «l'Alliance est un avion qui vole depuis 7 ans et qui continuera à voler». Par ailleurs, le secrétaire général du RND s'est réjoui de l'accord conclu avec le PT lors des dernières élections sénatoriales. «Je suis fier de l'alliance contractée avec le PT qui est fidèle à ses positions politiques», a-t-il martelé, ajoutant que «le RND a eu le mérite de contracter un accord politique avec le Parti des Travailleurs dans la transparence et en toute clarté sur plusieurs points tels que la défense de l'économie nationale, la lutte contre la corruption, la lutte contre le terrorisme». «La démocratie en Algérie est jeune» A une question sur l'Education nationale, le secrétaire du RND a répondu qu'«il est vrai que la démocratie en Algérie est jeune et que les pratiques des libertés sont en train de s'apprendre». Dans ce cadre, il a renvoyé son interlocuteur «d'abord à la Constitution qui stipule la reconnaissance du droit de grève mais qui dit également que le droit à l'enseignement est un droit constitutionnel, et ensuite, à la justice de la République». «Malheur à la société où une décision de justice est prise avec légèreté», a-t-il indiqué en outre, estimant que «la grève est une question de clarté des choses». Il a considéré par ailleurs que «ce n'est pas du rôle des partis politiques de recevoir les représentants des syndicats de l'Education ou de la Santé. On ne devient pas crédibles sur le dos des intérêt de la République». Le passé, objet d'une reconnaissance Interrogé sur les relations algéro-françaises, le conférencier a répondu que ces relations existent depuis 1962. «Si c'est pour le passage à l'exception, comme cela a été proposé par la France, le prix est connu. La question du passé doit faire l'objet d'une reconnaissance». Il a ajouté que «la question des relations internationales n'est pas une question émotionnelle». S'agissant des affiches du parti national français portant atteinte à notre pays, M. Ouyahia a fustigé le président du parti en le qualifiant de criminel qui est rejeté même par les siens. Il a ajouté dans ce sens que «notre emblème national flottera toujours plus haut. Plus on se respecte – et on est une maison soudée sur les différents plans, ce qui caractérise une société saine et moderne – plus on est respecté car le monde est impitoyable». Au sujet du projet de la criminalisation du colonialisme, le premier ministre a indiqué que le gouvernement donnera sa réponse dès que l'étude de la question sera faite. Dans ce contexte, M. Ouyahia, qui s'exprimait jeudi en ouverture de la 3e session ordinaire du conseil national du RND, a indiqué qu'«il reviendra à cette session d'analyser la signification d'une série de phénomènes qui se manifestent actuellement et comprendre leurs objectifs réels. Qu'il s'agisse des attaques qui se succèdent de l'extérieur pour remuer le couteau dans la plaie de notre lutte solitaire contre le terrorisme, ou pour porter atteinte à l'image de notre pays et à la dignité de nos citoyens se rendant à l'étranger». Pas de reprise du crédit à la consommation Abordant la suggestion du FMI à l'Algérie de reprendre le crédit à la consommation, le premier ministre a réaffirmé la décision du gouvernement portant suppression de ce crédit. «Nous n'avons pas de conseils à recevoir de l'étranger. Sur la scène internationale, rien ne se donne. Il n'y aura ni reprise du crédit à la consommation ni annulation du crédit documentaire», a-t-il insisté. Il a tenu à rappeler que notre pays a pu économiser deux milliards de dollars en remboursant sa dette extérieure estimée à 40 milliards de dollars. Par ailleurs, le secrétaire général du RND a souligné la nécessité de comprendre «les tentatives de déstabiliser le moral de la population par le biais de rumeurs fantaisistes sur des clivages au sein des institutions de la République, ou même par des rumeurs abjectes sur la santé du chef de l'Etat». Il a également cité les importants acquis salariaux des fonctionnaires et l'ensemble des salariés, en attendant, a-t-il précisé, les négociations des conventions de branche dans le secteur économique. Dans son discours de jeudi, M. Ouyahia a mis en exergue le plan de développement national pour les années 2010 à 2014, contenu dans le message adressé par le président Bouteflika aux travailleurs le 24 février dernier, annonçant que ce programme quinquennal mobilisera des crédits publics équivalents à près de 300 milliards de dollars.