Cela fait des années que l´on tourne en rond, aucune institution internationale ne semble avoir le courage de mettre l´Etat hébreu face à ses responsabilités. Et celles-ci sont grandes dans le retour de la paix et de la stabilité au Proche-Orient. Or, la paix n´agrée pas, ni ne semble constituer le souci premier d´Israël qui a multiplié, ces dernières années, les obstacles sur le chemin d´une solution à deux Etats (Palestine et Israël) vivant côte à côte. De fait, les colonies sont devenues un obstacle insurmontable sur le chemin de la paix entre Palestiniens et Israéliens. Il y avait 100.000 colons en Cisjordanie il y a cinq ans. Ils sont aujourd´hui, plus de 300.000 et seront plus d´un demi-million d´ici deux ans. Aussi, la poursuite des constructions dans les territoires palestiniens occupés, comme l´a annoncé le Premier ministre israélien, va totalement à l´encontre de la recherche de la paix et, la validation de 1300 nouveaux logements à Jérusalem-Est enterre, en vérité, le processus de négociation en cours. Certes, la communauté internationale, du moins ce qui en tient lieu, n´a pas caché sa «déception» après la décision d´Israël de valider 1300 logements à Jérusalem-Est occupée et l´inscription de nouveaux logements dans la colonie d´Ariel en Cisjordanie occupée. Mais cela reste des paroles de circonstance. De Washington à Bruxelles (UE) en passant par Ban Ki-moon, secrétaire général de l´ONU, chacun y est allé - selon sa perception du dossier israélo-palestinien - de ses critiques, déception et demande à Israël de «revenir sur (la) décision (...)». De condamnation point! A-t-il été rappelé la teneur du contentieux qui oblige Israël à plus de réserve et de raison garder, ne serait-ce que pour sauver ce qui pouvait encore l´être du processus de paix, plombé par les oukases de l´Etat hébreu? Rien de tout cela. La «communauté» dite internationale estime avoir souscrit à son devoir en faisant le minimal: les petites remontrances à son versatile protégé. De fait, ce qui tient lieu de «communauté internationale» se cantonne dans un rôle convenu et ne cache même pas la connivence qui la lie à Israël. En effet, pendant que la communauté dite «internationale» fait mine d´être «profondément déçue» (communiqué du département d´Etat américain), «(...) préoccupée par la reprise des constructions (...)» (Ban Ki-moon, secrétaire général de l´ONU) ou demande «aux autorités israéliennes de revenir sur leur décision» (Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l´UE) l´Etat hébreu poursuit tranquillement et avec détermination les reconfigurations de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie occupées. Cet aréopage international, qui sait prendre en charge les questions qui le préoccupent sérieusement (cf; nucléaire iranien, Afghanistan, Irak, Darfour), s´est montré tout à fait incapable de seulement contraindre Israël à proroger son moratoire sur les constructions dans les territoires palestiniens occupés. Constructions qui détruisent les négociations israélo-palestiniennes, les rendant sans objet. Comment justifier, en effet, des constructions de colonies sur un territoire qui reviendra, un jour ou l´autre, à ses véritables propriétaires, les Palestiniens? Israël impose ainsi, à ce qui constitue le pouvoir mondial, de facto, son diktat. Il fallait seulement que cette «communauté internationale», qui a su le faire en d´autres circonstances, se donne les moyens pour que ses admonitions à Israël ne soient pas que du vent. Ce pouvoir mondial en a-t-il seulement l´envie? Nous en doutons fortement. Et c´est Israël qui jubile, dont les dirigeants se moquent du monde et ne manquent pas de dire à leurs interlocuteurs: «Cause toujours, tu m´intéresses.» Les «sept heures», de tête-à-tête, jeudi, entre la secrétaire d´Etat américaine, Hillary Clinton, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en témoignent.