Sonatrach a permis une envolée boursière du groupe français Technip dont l´action s´est affichée hier à +4,2% au CAC 40. Cette hausse est due à l´annonce de la signature avec la Sonatrach du contrat qui confie à Technip la réhabilitation et la modernisation de la raffinerie d´Alger. D´un montant de près d´un milliard de dollars (le quart payé en dinars), ce contrat permettra d´augmenter la capacité de traitement de la raffinerie de près d´un million de tonnes supplémentaires dans un délai de trois ans. Les responsables de Technip-France qualifient ce contrat de «majeur». Et ils ont raison, car ils avaient présent à l´esprit celui qu´ils avaient signé la veille avec le groupe Total pour la modernisation de sa raffinerie de Normandie pour une valeur de...20 millions d´euros. Pour l´Algérie aussi c´est un contrat important car il s´agit d´en finir avec l´importation de carburants. L´objectif sera totalement atteint en 2013 avec ce dernier contrat et la réception des raffineries de Skikda et d´Arzew dont la rénovation, confiée respectivement aux firmes sud-coréeennes Samsung et Hyundai, sera achevée pour la première en 2011 et la seconde en 2012. Ceci indépendamment de la décision de rénovation ou de construction d´une nouvelle raffinerie à Hassi Messaoud, qui reste à prendre. Indépendamment aussi du projet de construction de cette autre raffinerie à Tiaret. Autant de chantiers qui nous éviteront, pour un temps estimé à 6 années, d´importer les carburants. Car même si le P-DG de Sonatrach affirme que nous n´avons pas importé d´essence cette année, il faut savoir qu´en 2009 notre pays a importé 500.000 tonnes de carburants. En 2011 et 2012 aussi, il nous faudra importer car, a précisé Cherouati: «On procédera à des arrêts techniques des raffineries d´Arzew et de Skikda en raison des travaux de réhabilitation de leurs installations.» Sans entrer dans des considérations chiffrées, l´intérêt pour nous est d´atteindre l´autosuffisance en matière de carburants. Ce qui n´est pas rien. Pour Technip-France, qui revient sur le marché algérien après une absence, cet accord avec Sonatrach va, de l´avis des experts, «contribuer à une hausse sensible du carnet de commandes du groupe français». Nous voilà en plein dans le partenariat gagnant-gagnant et, qui plus est, avec une entreprise française. Pour ce contrat il n´a pas fallu de ballets diplomatiques renforcés par un «monsieur Algérie» ou d´innombrables navettes «touristiques» du Medef. Quand les choses sont claires cela se passe le plus normalement du monde. D´ailleurs, c´est depuis l´ouverture des plis en septembre dernier que Sonatrach a attribué le marché à Technip, mais c´est seulement hier, une fois le contrat signé, que la presse française, dans son ensemble s´est emparée du sujet. Traitées de cette façon, évidemment que «les relations avec la France sont bonnes», comme l´a déclaré le Président Bouteflika lors de la visite de Michèle Alliot-Marie. Ce n´est pas le cas, malheureusement, pour tous les dossiers. Surtout les dossiers «boiteux» dont on a suffisamment parlé ces derniers temps et qu´il n´est pas nécessaire de rappeler. Toutes les entreprises françaises, qui ne veulent pas passer à côté des gros projets inscrits dans le nouveau plan quinquennal 2010-2014, ont maintenant une vision plus claire de la démarche à adopter. Celle suivie par Technip. Celle qui tient compte de l´intérêt mutuel bien compris. Et tant pis pour les entreprises qui n´arrivent pas à assimiler une règle aussi élémentaire.