Le déficit cumulé en matière de logements est trop important pour être résorbé en une ou deux formules. La formule qui veut que «quand le bâtiment va, tout va» est de bon augure pour peu que l'on tienne compte du dynamisme qui caractérise aujourd'hui le secteur de l'habitat. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme M.Hamimid Mohamed Nadir a bien voulu débattre avec nous de la nouvelle politique adoptée par notre pays dans ce domaine. Le déficit cumulé en matière de logements est trop important pour être résorbé en une ou deux formules. Face aux investisseurs, le Président de la République l'a estimé à 2 millions d'unités. «Il faut y ajouter le fort taux de natalité enregistré combiné à la vétusté du parc existant qui nous obligent chaque année à revoir à la hausse nos prévisions», ajoute le ministre de l'Habitat. Pour faire face à l'ampleur de la demande diverses formules ont été mises en place. Bien que n'étant pas le meilleur moyen de venir à bout de la crise, le logement social répond néanmoins à l'urgence. Si des milliers d'Algériens ont pu par ce biais être mis à l'abri de la précarité dans laquelle ils se trouvaient, la formule est porteuse à terme d'autres problèmes. L'écueil formé par ce qui sera des cités dortoirs où la mal-vie enfante divers maux sociaux est difficilement surmontable avec les investissements à fonds perdus. Il faut se rendre à l'évidence et admettre que la formule n'est pas prête à parvenir à s'autofinancer. Et cela pour plusieurs raisons. La principale est cette «culture» ancrée chez bon nombre d'Algériens qui n'honorent pas leurs engagements même dûment contractés. «le taux de recouvrement des loyers n'est actuellement que de l'ordre 29%»nous apprend M.Hamimid. Comment dans de telles conditions trouver les ressources financières nécessaires non seulement pour la réalisation de nouveaux programmes mais aussi pour l'entretien et la maintenance des cités livrées? Pour combien de temps encore le Trésor public pourra-t-il faire face à une telle situation? La question s'impose, car tant que perdure le problème, l'investissement privé ne se hasardera jamais à prendre le relais.