L'Algérie et l'Italie ont signé jeudi dernier à Rome les documents faisabilité d'un projet de gazoduc. La société dénommée Galsi est détenue par la Sonatrach à 40%, par le groupe italien d'électricité et gaz Edison (20%), par Enelpower, filiale ingénierie du groupe italien d'électricité Enel (15%) et enfin par la filiale énergie du groupe allemand BASF, Wintershall (15%). Les 10% restants seront détenus par Eos Energia, filiale de courtage en énergie de la société italienne multiservice Hera, née de la fusion de sociétés municipales de services de l'Emilie-Romagne (nord de l'Italie). M.Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a indiqué à cette occasion que la création de la société en charge du nouveau gazoduc constitue «un accord historique» qui s'inscrit dans le prolongement des instructions données à cette fin par le Président Abdelaziz Bouteflika et le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi. Galsi voit le jour au lendemain de la l'adoption par le Parlement italien d'une loi qui autorise l'inscription du gazoduc algéro-italien parmi les projets d'infrastructures stratégiques pour l'Italie en lui allouant des ressources financières de l'ordre de 230 millions de dollars sur 3 ans pour en faciliter l'étude de faisabilité. Il est question aussi d'un câble électrique sous-marin destiné à alimenter en énergie électrique l'Italie. Avec M.Vincente Mincato, administrateur délégué du puissant groupe pétrolier italien, ENI, M.Khelil a abordé le projet d'augmentation, à 6,5 milliards de m3 par an, les capacités du gazoduc transméditerranée qui traverse la Tunisie pour fournir l'Italie en gaz. «Les négociations sont en bonne voie et nous pensons les conclure assez rapidement pour entreprendre l'augmentation des capacités du gazoduc en Algérie et en Tunisie», a indiqué M.Khelil. L'approvisionnement de l'Europe en gaz est assuré jusqu'à présent par trois principaux fournisseurs: la Norvège, la Russie et l'Algérie. Mais depuis que le Conseil de l'Europe a adopté une directive gaz libéralisant le marché, les craintes sur les contrats longue durée avec des fournisseurs extra-européens comme l'Algérie se faisaient sentir. Ce deuxième projet de dédoublement des capacités d'exportation du gaz algérien vers l'Europe via l'Espagne et l'Italie se distingue par le fait que les deux gazoducs en chantier ne passeront pas par les deux pays maghrébins, le Maroc et la Tunisie.