C'est une bataille médiatique qui s'annonce et elle n'est pas gagnée d'avance. Pour parer le désintéressement du consommateur vis-à-vis du produit fabriqué localement, et ce, depuis la libéralisation du commerce extérieur, les chefs d'entreprises algériennes ne finissent pas d'inventer toute de stratégie de marketing afin de réconcilier le consommateur avec le produit local. C'est dans ce sens que le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a lancé samedi dernier à l'hôtel El Aurassi une campagne d'information dite «d'intérêt public» dans le but de convaincre les consommateurs d'opter pour le produit algérien. Une série d'affiches et de spots publicitaires à diffuser dans les médias pendant toute une année, qui constituent la stratégie de marketing des entrepreneurs, ont fait l'objet d'une présentation en avant-première au cours de la soirée qui a réuni, outre les membres du forum, des représentants du gouvernement, des personnalités de la sphère économique et des partenaires sociaux. C'est une bataille médiatique qui s'annonce donc et elle n'est pas gagnée d'avance sachant que le consommateur algérien favorise les produits importés étant convaincu, à tort ou à raison, que tout ce qui vient de l'étranger est de meilleure qualité. «La campagne que nous lançons est un des moyens que nous avons choisis de mettre en oeuvre pour sensibiliser les parties concernées -consommateurs finaux et décideurs économiques- sur la nécessité, qu'il y a, à consommer algérien», a indiqué le président du forum, M.Omar Ramdane dans son allocution d'ouverture. Il a, par ailleurs, expliqué que l'incitation à consommer la production «Made in bladi» est à associer à une démarche, «non pas de renfermement sur soi, de protection de rentes ou de refus de la concurrence, mais plutôt de promotion de l'entreprise, de défense de la qualité et de soutien aux investissements internes et externes sur le marché national». Dans une seconde phase, le FCE compte lancer un label algérien qui sera décerné aux entreprises et aux produits qui respectent les règles de l'éthique commerciale et des standards de qualité, a-t-il ajouté. Enfin, des sondages périodiques seront effectués tout le long de cette campagne, pour évaluer son impact réel sur les habitudes de consommation en Algérie. Enfin, il est utile de souligner que cette initiative est également mue par la crainte de voir le produit «Made in Algeria» couler sous les flots des marchandises européennes et asiatiques à la faveur de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce.