Ce poète du mouvement fait du corps un champ ouvert à des possibilités chorégraphiques infinies. «Il ne faut pas que le spectateur s'imagine qu'une chorégraphie raconte une histoire. Il se passe bien autre chose...Si le public cherchait à discerner l'histoire sous la chorégraphie, il serait tenté de voir dans la danse une simple illustration...», avertit d'emblée, ce directeur artistique du centre chorégraphique national de Grenoble. Le corps pour lui est un champ ouvert à mille et une possibilités chorégraphiques. La danse, vous l'avez compris est une des ferventes passions de Jean-Claude Gallota, ce dernier découvre cette discipline artistique, alors qu'il est étudiant à l'Ecole d'art de sa ville d'origine, Grenoble. Il est amené à interrompre ses études pour expérimenter de nouvelles formes de récit exploitant le médium le plus simple: son propre corps et celui des danseurs. Sa formation est empreinte alors de technique classique, mais aussi, de celle de claquettes. Il découvre ensuite, la modern dance et, de 1976 à 1978 crée des spectacles éclatés, où se mêlent différentes disciplines dans des lieux aussi divers que studios désaffectés, chambres d'amis ou la rue. A l'occasion d'un séjour à New York, en même temps que s'ouvrent les frontières entre la danse, l'opéra et le théâtre, il découvre les univers de Merce Cunningham, Bob Wilson et de toute la mouvance post-moderne américaine: Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Bown, Douglas Dunn, etc...En 1979, il revient à Grenoble et crée le groupe Emile Dubois. Quelques premières pièces telles Pas de quatre en 1980, Mouvement et Ulysse en 1981...vont connaître du succès. De 1986 à 1990, il assure la direction de la maison de la culture de Grenoble qu'il rebaptise «Le Cargo». Il devient le premier chorégraphe nommé à la tête d'une scène nationale. Les productions de la compagnie connaissent une large diffusion nationale et internationale, notamment, Mammane réalisée en 1985 et qu'il présentera les 11 et 12 décembre 2002 à 19h00 à la salle Ibn-Khaldoun pour la première fois en Algérie. C'est donc un spectacle qui marie danse, texte et musique que compte nous présenter l'Etablissement Arts et culture de la wilaya d'Alger en collaboration avec le Centre culturel français. Outre ce spectacle, Jean-Claude Gallota s'est enrichi de plusieurs autres dont Les louves et Pandora en 1986, Docteur Labus en 1988, Les mystères de Subal en 1990...qui connaîtront le même succès... suivant d'autres créations et reprises de son riche répertoire. Le 2 mai 2002, il crée sa pièce 99 duos au théâtre national de Chaillot. Il crée aussi Nosferatu pour le ballet de l'opéra de Paris. Outre une collaboration avec le Japon et plusieurs d'ordre audiovisuel où il réalise son premier métrage Rei Dom ou La légende des Kreuls puis L'amour en deux, il possède également, plusieurs publications à savoir Mémoires d'un dictaphone, Les yeux qui dansent et Les variations d'Ulysse. Les chorégraphies de Jean-Claude Gallota sont des hommages à des figures mythiques ou légendaires, à des personnages imaginaires ou à un ami disparu... Mammame, c'est à des groupes humains inventés qu'il rend hommage, la tribu des Mammames. Un nom qui sonne déjà comme une gymnastique pour la bouche, une danse pour les lèvres. Pas seulement, car le chorégraphe aime s'offrir une liberté infinie du mouvement. Auteur d'une danse qui réveille et qui révèle, Jean-Claude Gallota laisse transposer en pas et en expression corporelle la querelle des forces de l'amour contre les dangers du monde; c'est un combat, dit-on, entre le charnel et le mystique pour que règnent «la vie», et ses joies...Mammame, un spectacle truculent qui vaut le détour, d'autant que l'humour est souvent omniprésent. A ne pas manquer donc! Mammame de Jean-Claude Gallota les 11 et 12 décembre à Ibn-Khaldoun à 19 heures.