Cinq ateliers au programme qui traiteront de cette question en Algérie. Le Syndicat professionnel du livre (SPL) a organisé, lundi dernier, à la bibliothèque nationale du Hamma une conférence de presse portant sur les premières assises du livre en Algérie. Des assises organisées sous le patronage du ministère de la Culture et la Communication, et avec le concours de l'Unesco. Ces assises auront lieu à partir d'aujourd'hui jusqu'au 18 décembre 2002. Rencontres, débats, et propositions sont prévus entre le SPL, et les organismes de l'Etat qui ont pour objectif l'établissement d'un diagnostic global du secteur du livre. Cela en vue de déclencher la sonnette d'alarme et démontrer les insuffisances de l'engagement de l'Etat. Il s'agit surtout de mettre en forme des recommandations qui seront remises au ministère de la Culture et de l'Information le jour de la clôture de ces assises. C'est Mme Radia Abed, présidente du SPL, qui, dans sa prise de parole brossera un état des lieux du livre en Algérie et présentera un plan de travail. «C'est un programme qui se veut général et complet», assure Mme Abed. Elle indiquera que dans cette perspective, «cinq ateliers sont au programme, pour nous permettre de bien étudier la question du livre en Algérie: le premier atelier portera sur l'importation, la distribution et la librairie, le second étudiera principalement les problèmes de la bibliothèque et celui de la problématique de la lecture, un troisième traitera de l'édition et l'impression et le dernier se basera sur la création». Invité d'honneur et en tant qu'expert, auteur d'un diagnostic sur la politique du livre en Algérie, datant de 1999, Alvaro Garzon, directeur de la section du livre et des industries culturelles à l'Unesco, apportera ses connaissances en matière de pratique du livre. Pour M.Garzon, «il faut savoir que dans l'industrie du livre, il existe des préoccupations économiques, humaines, et culturelles à appréhender de façon différente. De là découlent les difficultés, selon lui, qu'éprouvent quelques gouvernements à saisir le problème du livre. Tous ses acteurs placent le livre dans deux dimensions opposées. Une spirituelle, en rapport avec le contenu de l'oeuvre (patrie, identité, religion, etc) et une autre qui porte sur le coût du livre (le papier, encre, etc)», concluant «même en ayant des intérêts divergents, les libraires, importateurs et éditeurs seront tous gagnants et satisfaits, si jamais ils ont affaire à un gouvernement disposé non seulement à écouter et à comprendre, mais aussi à agir pour faciliter la tâche des acteurs du livre». Amine Zaoui, directeur de la BN du Hamma a essayé pour sa part de mettre en exergue le rôle de la bibliothèque nationale dans ces assises «la bibliothèque devra et restera la Mecque du livre où libraires, éditeurs, et chercheurs sont les pèlerins de ce lieu Saint». Vers la fin de la rencontre, quelques modérateurs ont pris la parole pour expliquer chacun leur tour le contenu de son atelier. M.Labter Lazhari a exposé le travail que compte faire son atelier, celui de l'édition, en évoquant les difficultés rencontrées au cours de leurs recherches. A ce sujet, il dira «le but premier était de faire un historique de l'édition nationale, dans le but d'établir un état des lieux, crédible et juste. Au fur et à mesure que l'on avançait, on a rencontré des problèmes dans le domaine des statistiques et des chiffres donnés, étrangement, les réponses étaient en contradiction avec la réalité. Au cours de ces assises, on pourra peut-être avoir des réponses». Ces assises permettront-elles aux professionnels d'avancer sur la question du livre en Algérie?