Les partenaires sociaux proposeront une aide à l'industrie lourde. Une conférence sociale et économique est au stade de préparation, elle se tiendra, selon des sources concordantes, dans les prochaines semaines, et regroupera autour de la même table l'Ugta, la Confédération générale des opérateurs économiques (Cgoea), ainsi que les pouvoirs publics. L'objectif de cette rencontre, tel que précisé par M.Bouizidi chargé des affaires sociales de l'Ugta, étant «de discuter de mesures capables d'assurer une paix sociale» parce qu'il faut dire que cette paix est sérieusement menacée selon cette organisation syndicale, laquelle a mis le doigt sur «les mesures impopulaires» du gouvernement durant cette dernière décennie, notamment le processus de privatisation des entreprises publiques, mais aussi l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, catégoriquement rejeté par les partenaires sociaux du gouvernement. Le syndicat a donc réclamé cette conférence pour en sortir une ligne de conduite et utiliser un rapport de force sans faire de casse. «Le leitmotiv étant de défendre le secteur public en obligeant le gouvernement à respecter un échéancier de deux années pour assainir les entreprise». Les partenaires sociaux, présents à cette conférence, proposeront, également, une aide à l'industrie lourde au même titre que celle accordée à l'agriculture. L'effacement de la dette des entreprises enclenchera, selon eux, une nouvelle dynamique et créera des richesses, ils citent des entreprises détentrices d'argent telles que les cimenteries ou la Snvi. Ils s'opposent, par ailleurs, à l'ouverture à tout venant du capital. Sur ces points cités précédemment, l'Ugta et le patronat semblent être sur la même longueur d'onde. Dans un rapport établi récemment par la Cgoea autour de la politique économique menée ces 12 dernières années, il a été fait référence aux «mesures qui sont en train de ruiner toute l'économie nationale. générant au passage de plus en plus de personnes exclues vivant en deça du seuil de pauvreté». Mais M.Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, semblait défendre, avant-hier, le choix du gouvernement en précisant qu'«il faut, en effet, 203 milliards de dollars pour remettre à niveau le secteur public, alors qu'il faut 14 milliards pour payer les dettes immédiatement exigibles». Mission impossible? Non, diront l'Ugta et la Cgoea, évoquant «le confortable matelas en devises», mais réussiront-ils à convaincre les pouvoirs publics de cette vision durant cette rencontre tant attendue? Pourront-ils réussir cette «paix sociale» qui semble aboutir sur des chemins divergents? Le Chef du gouvernement a, de son côté, démontré, lors de l'ouverture de la 21e session plénière du Cnes, la volonté «de travailler avec toutes les forces actives existant sur la scène politique et sociale pour un pacte social». Reste à savoir comment va se traduire cette volonté sur le terrain. Notons enfin que les syndicats autonomes ont rejeté l'invitation à cette conférence émanant de l'Ugta, à en croire les déclarations de M.Sidi Saïd.