Cette attaque semble être la plus importante depuis celle du 23 novembre dernier à Tizi Ouzou. Dix membres des forces de sécurité, 8 militaires et 2 patriotes, ont été assassinés mardi, tard dans la soirée, à Sidi-Medjaded, non loin de Miliana, dans une embuscade terroriste. A en croire des sources sécuritaires, citées par des sons de cloche concordants, le groupe terroriste, auteur de l'embuscade, était très important, environ 200 éléments lourdement armés. Le bilan, craint-on, risque d'être plus élevé. En effet, plusieurs patriotes se sont perdus, durant l'accrochage qui a suivi cette embuscade dans les monts redoutables et escarpés du Zaccar, difficilement accessibles pour les forces de sécurité. De nombreux pièges, en outre, se trouvent dispersés dans ces zones infestées, croit-on savoir, par les éléments du GIA. Ce qui paraît troublant, en revanche, c'est que le groupe que dirige le sinistre Hassan Hattab ne se trouve pas à la tête d'autant d'hommes. Des chiffres officiels, donnés par de hauts officiers de l'ANP, faisaient état de moins d'une centaine de terroristes encore actifs sous la férule du GIA, le plus sanguinaire des groupes qui sévissent toujours dans notre pays. Ces redoutables monts sont écumés en partie par les éléments du GSD (Groupe salafiste du djihad) dirigé par Abdelkader Saouane, dissident du GIA. Il serait donc permis de penser que les deux groupes auraient pu faire jonction de nouveau pour effectuer une attaque de cette envergure tout aussi effrayante qu'étonnante. Cette embuscade a été tendue alors que les patrouilles des forces combinées se dirigeaient vers le lieu d'une opération de grande envergure qui devait commencer dans les quelques heures qui avaient précédé l'attaque. Sentant, peut-être, qu'ils allaient être pris au piège, les terroristes auraient pris l'initiative, afin de tenter de briser l'étau en train de se fermer sur eux la très grande opération militaire qui a suivi l'incident et qui se poursuit jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse. Aucun bilan, pour le moment, n'a filtré de cette opération même si l'on croit savoir que des pertes considérables seraient enregistrées du côté des groupes terroristes retranchés dans les maquis et pilonnés à l'arme lourde. Cet attentat est le plus important qui ait eu lieu en Algérie depuis de nombreuses semaines. Plus précisément depuis l'embuscade qui avait visé le 23 novembre dernier, en plein ramadan, un convoi militaire à Tizi Ouzou. L'attaque s'était soldée par 9 militaires tués et 12 autres blessés. Cette attaque est attribuée au Gspc que dirige Hassan Hattab.