Une tournée nationale avec son groupe, un happening avec Arezki Larbi et surtout un disque pour enfants... Tella, Assalimou, Tir el kafs, Djaouhara¸ Gatlatou... autant de tubes qu'on ne se lasse pas d'écouter. Aussi, pourquoi ne pas réunir toutes ces chansons en coffret et les offrir en guise de cadeau de fin d'année. Une idée qui a germé il y a plus d'un an dans l'esprit de Djamel Allam. Ce dernier a décidé de réunir ses 30 ans de carrière sous forme d'un prestigieux coffret de 7 albums de chansons et les instrumentaux en 2 CD. Il faut dire que c'est la première fois qu'un artiste algérien fait ça. Le cadeau musical est destiné tout d'abord aux entreprises et aux institutions, sociétés nationales et autres. La réalisation de ce joyau a été confiée à Laser-Production qui a déjà édité des coffrets de raï et de musique andalouse. Djamel Allam est actuellement à Alger pour veiller sur son nouveau-né qui sortira d'ici à une semaine, afin que tout soit parfait. La rigueur de cet artiste est de mise. Lui-même, confie: «j'ai choisi Laser-Production parce que Nabil Louhibi, mon ami a une usine performante qui fait du très bon travail, avec sérieux». Cela fait un an que Djamel suit pas à pas ce projet, le voyant grandir pour aboutir enfin. L'Algérie l'attire aussi, forcément il y revient chaque fois que l'occasion se présente pour animer des galas un peu partout. Des obligations professionnelles incontournables surtout que Djamel ne rechigne pas à venir chanter dans son bled, par amour du métier et de son public. Entouré de professionnels qu'il tient à remercier, notamment Réda Chikhi et la société CCOFI qu'il gère, avec ses infographistes, la qualité du produit est assurée. Il y a toute une sérigraphie sur la jacquette du CD. Chaque album possède ses photos d'origine accompagnées de textes en français. Une espèce de dépliant en 8 feuillets. «On a voulu mettre le paquet en visant la qualité», soutient Djamel Allam. Dans chaque album, on y trouve sa biographie. «Un travail assez conséquent», estime-t-il qui ne peut être que positif. «J'aimerai bien que d'autres m'imitent en soignant aussi bien leurs produits». En plus de ce coffret, l'album Gouraya sortira sur le marché début janvier édité chez Belda-Diffusion avec une grosse distribution dans tous les pays et ce, sous la forte demande du public. Plus tard, probablement au printemps, sortira un Best of Djamel Allam. Des projets en perspective pour l'année 2003, notre crooner inusable, en cogite pas mal. A commencer par une tournée nationale avec les musiciens de son groupe qui viendront de France. Des musiciens comme Moukhtari, «un superbe violoniste», affirme Djamel et d'enchaîner, pensif, «j'ai envie d'intégrer dans mon groupe Khelil Guechoud qui est dans l'orchestre philharmonique. J'aimerai intégrer des musiciens algériens d'Algérie avec mes musiciens qui sont moitié algérien, moitié français, notamment Nasreddine Dalil, du groupe Mugar, qui est mon chef d'orchestre. Nous allons peut-être faire une semaine ici à Alger, à Ibn Zeydoun, peut-être, au TNA. Nous sommes en pleine discussion. Aller chanter pour les gens qui n'ont pas l'habitude de voir des spectacles plutôt que dans les grandes villes comme Oran ou Annaba. Aller dans le Grand-Sud, Khenchela, Timimoun, Djanet...faire comme à Tamanrasset...Ramener des gens comme Nasreddine Dalil et Abdenour Djemaï, ça peut apporter un plus dans notre tournée». Cette magnifique tournée sera placée sous l'égide du ministère de la Culture et de l'Information. Ce que le public ignore peut-être sur Djamel Allem, c'est aussi son incroyable générosité, ce don de soi spontané, dès qu'on le sollicite pour animer un gala caritatif au profit, par exemple, des enfants orphelins de Draria ou dans les maisons de vieillesse de Aïn Benian. «Demander de l'argent en contrepartie dans ces cas-là est impossible, inadmissible. On m'appelle, j'y vais, je leur donne. Quand c'est commercial, je veux bien être payé», explique-t-il. Chanter pour les prisonniers, il le fait aussi. «Peu importe ce qu'ils ont fait. On est là pour apporter un peu d'humanité, un peu de bonheur», dit-il. Avec son ami, formidable artiste-peintre Arezki Larbi, Djamel Allam pense monter prochainement un happening. Une idée qui a germé après avoir visité une exposition plastique dans le beau palais du Dey. Mais bien avant tout, ce qui lui tient vraiment à coeur, c'est d'enregistrer un disque spécial pour enfants qui regroupera toutes ces petites chansons, ces berceuses, ces contes de fées, de sorcières, de Loundja et de l'ogresse que nos grands-parents et parents se plaisaient à nous raconter quand nous étions petits. Un travail de prospection et de collection qui demandera le temps qu'il faut et qui se fera en collaboration avec la radio algérienne et le soutien du ministre de la Culture et de l'Information. «Les enfants ont besoin de beaucoup de rêves», dit-il d'un air attachant et d'insister: «C'est important de leur donner ça. C'est un travail de longue haleine qui nécessitera 6 ou 9 mois. Peu importe le temps que cela prendra. Ça passe vite. On le fera pour les enfants d'Algérie».