La marchandise a mis deux ans pour arriver à destination. Les services du port d'Alger ont procédé samedi, dans l'après-midi, à la saisie de 26 conteneurs, avec à l'intérieur près d'un million de bouteilles de whisky, d'une valeur globale de 600 milliards de centimes. La marchandise était en souffrance au port depuis le mois de juin dernier. L'importateur ne s'est pas présenté aux services concernés pour déclarer sa marchandise, «sachant pertinemment que cela allait lui coûter cher», précise M.Règue Benamar, chef d'inspection douanière au port d'Alger. Contrôlé par le laboratoire du ministère des Finances, le whisky importé est déclaré impropre à la consommation, car les conditions d'emballage sont déclarées non conformes. «C'est une matière très dangereuse pour la santé du citoyen», appuiera notre interlocuteur. Sur les bouteilles saisies, on a constaté une étiquette sur laquelle il est écrit «Harrito». Les premières informations qui nous sont parvenues, indiquent que la marchandise a pour origine le Mexique et a transité par Malte. Ce «voyage» a duré plus de deux ans. M.Guerni a déclaré à L'Expression que «l'importateur n'a apparemment pas trouvé une bonne occasion pour réussir son opération». En fait, on évoque l'existence d'une mafia qui s'est spécialisée dans le trafic de whisky. Pour l'heure, il est exclu de remonter la filière de ce trafic pour la simple raison «que l'importateur a eu recours à un prête-nom», précise le fonctionnaire des Douanes. Cependant, notre interlocuteur promet «de coincer cette mafia qui veut détruire l'économie algérienne». Il tient à informer la mafia que le port d'Alger fera barrage à la fraude avec tous ses moyens. Il précisera que les services du port sont à la recherche des 20 autres containers transportant la même marchandise. M.Règue était affirmatif hier, en tenant à préciser que le réseau en question dispose d'un appui certain au niveau du port d'Alger. «Plus maintenant», rassure-t-il et ce, depuis les changements introduits depuis huit mois. «Je peux vous assurer que j'ai découvert des catastrophes au niveau du port depuis mon arrivée. J'ai procédé alors à des changements radicaux au niveau de l'organisation des contrôles dont le contrôleur de tous les produits liquides.» Selon M.Règue, un service du contentieux spécial «conteneurs en souffrance» va être créé à Rouiba. Enfin, notre interlocuteur compte sur l'appui de la Banque d'Algérie pour savoir si cet importateur a effectué les transferts en devises. Affaire à suivre.