Dans la série d'ouvrages que les éditions Anep ont publié récemment, figure le livre de Mohamed Boussadi Les années sombres, qui est une réédition à un premier ouvrage paru en 1998 et qui a reçu «Le grand prix de la ville d'Alger du meilleur roman 1998». L'auteur, Mohamed Boussadi est un autodidacte qui a, malgré tous les tourments auxquels il a été confronté durant sa vie, étudié, travaillé et multiplié les expériences et les métiers jusqu'à terminer sa carrière professionnelle comme cadre dans une entreprise nationale. Les années sombres est un roman autobiographique qui raconte «les affres de la guerre et son cortège de malheurs» que subit le jeune Mohamed, indigène parmi tant d'autres victimes de la guerre coloniale qu'a vécue l'Algérie. Poignant, touchant, expressif, révoltant, écoeurant, et j'en passe, tel pourrait être qualifié ce roman qui ravive des souvenirs, refait naître la douleur enfouie, ranime la rage chez certains qui se souviendront sûrement de cette atrocité qu'était la guerre, de cette souffrance qu'était la faim et de ce mal qu'étaient la pauvreté et la misère. Mohamed Boussadi, dans une description nue et poignante, dictée par une spontanéité naturelle et légitime du fait de toute la douleur qui resurgit au souvenir douloureux de la guerre coloniale que vécurent tous les Algériens, raconte les malheurs d'un jeune Algérien, Mohamed, qui subit les affres de la guerre, de la famine, de la pauvreté, des maladies et de tous les maux générés par cette situation jusqu'à l'Indépendance en juillet 1962.