La porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune a animé, hier, une conférence de presse suite à la réunion de sa direction nationale en vue de dresser le bilan de l'année 2002. Dans sa déclaration, Mme Louisa Hanoune a, d'emblée, tiré à boulets rouges sur Chakib Khelil et ses «alliés» en l'occurrence Hamid Temmar et Nouredine Boukrouh en estimant que leur projet n'est qu'une offensive féroce, ciblant l'ensemble des travailleurs. Ce projet de loi, s'insurge la conférencière, vise à brader les richesses naturelles de la nation par le biais des pseudo partenariats et les privatisations tous azimuts. La porte-parole du PT contredit Chakib Khelil dans ses propos quand il s'est exprimé au nom du peuple en expliquant que nul n'a le droit de parler au nom de ce peuple surtout lorsqu'il s'agit de son devenir. «Le SG de l'Ugta est le seul habilité à s'exprimer au nom du peuple algérien pour la simple raison que c'est lui qui l'a élu», insiste-t-elle. Concernant le décret présidentiel relatif à la création des zones franches approuvé mardi lors du Conseil des ministres, la SG du PT se dit sidérée par l'attitude de nos dirigeants quand ils ont adopté cette loi qui «vise à liquider les législations sociales et nationales au profit des multinationales». Ces multinationales qui sont, d'ailleurs, poursuit-elle, derrière les menaces de guerre au Moyen-Orient (Palestine et Irak) et les événements tragiques au Venezuela. Celles-ci tentent de détruire la souveraineté des nations afin d'opérer sereinement en dilapidant les biens et richesses des peuples notamment les hydrocarbures. Mme Hanoune s'insurge contre le mutisme des dirigeants algériens quant aux malversations des Etats-Unis et de l'Europe envers ces nations. «Nul n'est à l'abri. A qui le tour?», s'interroge notre interlocutrice. Derrière ce mutisme s'exerce une pression, déclare MmeHanoune, «sinon comment explique-t-on la réapparition de l'affaire des moines de Tibehirine sur la scène médiatique», ajoute-t-elle. Abordant «la crise» de la Kabylie, la porte-parole de ce parti se dit inquiète quant à l'évolution de la situation qui ne cesse de s'aggraver avec la poursuite des actions de répression (les arrestations ndlr) et le manque de mesures d'apaisement. Elle rappelle, toutefois, que les engagements du 12 mars 2002 pour décréter une amnistie générale au profit des personnes arrêtées dans le cadre du mouvement de colère et de ses prolongements n'ont pas été respectés par les dirigeants. «J'interpelle le Président à amnistier ces détenus dont la vie est en danger», lance-t-elle. A propos d'une question posée par un journaliste présent à la conférence relative aux déclarations de Ben Bella sur l'authenticité de certains hommes révolutionnaires, la SG du PT explique que l'émergence de ces «affaires», qui peuvent être néfastes pour notre devenir, n'est pas involontaire elle obéit, certainement, à des fins bien déterminées. «Ces propos, qui n'ont aucun intérêt pour la nation, peuvent être dangereux», conclut-elle.