Le conseil historique de la Wilaya VII s'est réuni cette semaine au Club des moudjahidine de Port-Saïd en vue de faire le point de la situation. Une occasion pour stigmatiser de nouveau «la marginalisation dont sont victimes beaucoup de moudjahidine» de cette wilaya. A ce propos, le communiqué rendu public à cette occasion parle de «blocage des dossiers de reconnaissance, rectification, recours, cadres de la nation et autres en contradiction avec la législation». L'amertume du constat ne s'arrête pas là. En effet, le document relève, non sans indignation, les «nombreuses atteintes aux symboles de la Révolution», allusion faite sans doute aux récentes déclarations de l'ancien président Ben Bella qui s'en est pris vertement au théoricien de la Guerre de libération nationale, Abane Ramdane. Cela, avant d'enchaîner sur le retard pris par l'ONM dans la tenue de son congrès national qui, rappelle-t-on, aurait dû avoir lieu depuis deux longues années. La vie organique de cette institution semble être à l'arrêt, puisque même le conseil national a cessé de se réunir alors qu'aucune réaction n'a été enregistrée à la suite des graves déclarations de Ahmed Ben Bella. Sur la foi de quoi, le conseil historique de la Wilaya VII interpelle le ministre des Moudjahidine et le secrétaire général de l'ONM en vue de «procéder au déblocage des différents dossiers en souffrance». Il est aussi demandé à Mohamed Chérif Abbas, secrétaire général de l'ONM, de «convoquer le conseil national dans les plus brefs délais, et de mettre fin à la marginalisation dont sont victimes les moudjahidine de la Wilaya VII afin de se mettre, enfin, en conformité avec les dispositions statutaires issues du IXe congrès de l'ONM». Les auteurs du document enchaînent sur les propos de Ben Bella pour se déclarer «inquiets des préjudices portées à l'histoire de la Guerre de libération, et notamment le Congrès de la Soummam (mais aussi) préoccupés par les différentes déclarations portant atteinte aux martyrs de la Guerre de libération nationale, particulièrement à l'encontre du glorieux martyr Abane Ramdane». Cela, avant de déplorer «le silence inexplicable de l'ONM sur ces dérives», alors que cette instance est censée être «la gardienne du temple de l'ensemble des symboles relatifs à la mémoire nationale». Reste, somme toute, à souhaiter que cet appel ne demeurera pas sans écho, à l'instar de tous ceux qui l'avaient précédé. La contribution de la Wilaya VII à la Guerre de libération nationale n'est plus à démontrer de même que la marginalisation dont sont victimes la plupart de ses mem-bres et qui n'a que trop duré.