«Mara Mara» est un cri de femmes contre le matérialisme des sentiments et les revendications de l'être humain. L'Etablissement Arts et culture de la wilaya d'Alger a présenté mercredi dernier une pièce théâtrale intitulée «Mara Mara». D'emblée le titre peut paraître bizarre. Cependant il peut avoir plusieurs significations telles que «une fois, une fois» ou bien «des hauts et des bas», comme il peut avoir d'autres sens... Haloum et Bochra, deux artistes se retrouvent au bord du temps dans un même lieu, d'où l'on ressent la nostalgie de l'enthousiasme et de la dépression de l'endroit...La première attend son amant depuis vingt ans, quant à la deuxième, à la fleur d'âge, elle vient pour son premier rendez-vous. Les deux femmes s'interrogent sur l'homme qui tardait à venir. Et c'est là que tout commence... L'histoire de la pièce est très classique. Cela parle d'amour, de déception, et enfin de retrouvailles. L'impression est que l'auteur vit dans une sorte de stéréotype et de routine. D'après celui-ci, la femme est toujours la victime de toute relation amoureuse, l'homme, selon lui, en sort toujours gagnant. Il faut dire que cette métaphore n'est plus représentative de la réalité mais d'un temps révolu. Aujourd'hui les choses ont changé et la femme qualifiée de «sexe faible» participe au même titre que l'homme à l'édification. Pour ce qui est de l'interprétation de la pièce, avec Amel Bentolba dans le rôle de Bochra, et Khadidja Dahmani dans celui de Haloum, bien qu'elles ne soient pas des professionnelles ont réussi néanmoins à rentrer dans la peau du personnage et à se rapprocher des véritables maux de notre société par une interprétation sobre proche du vécu. Cependant l'auteur aurait été mieux inspiré s'il avait opté pour d'autres thèmes que ceux de l'amour et des déboires. Or, bien que la pièce ait été magistralement interprétée, la morale dans cette histoire est absente. Pour rappel, la compagnie du théâtre du Point a été créée en 1995 par des étudiants du département du théâtre de l'université d'Oran. Le groupe a présenté d'autres productions dont «Ali El Houat», adaptation du roman de Tahar Ouatar. Le masque», du poète syrien, Mamdouh Ouadouane, et enfin Il fut une nuit, de Mohamed Mostefaï. Selon le metteur en scène, Lakhdar Mansouri deux projets de pièce sont sur le point d'être réalisés dont Don Quichotte de la Manche, inspirée du roman de Cervantès et un monologue sur la décennie de la femme séquestrée en Algérie. A noter que la pièce Mara Mara se produira les 11 et 12 janvier au Théâtre national algérien.