Le chef de l'Exécutif a indiqué que «la privatisation ne constitue pas une fin en soi, mais un moyen devant permettre d'améliorer la performance de notre appareil économique». En effet, le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, a exprimé hier son «ferme attachement à ce que ce processus de réformes s'accomplisse dans le cadre du dialogue et de la concertation avec les partenaires économiques et sociaux». Lors d'un «discours-programme» prononcé à la résidence El-Mithaq, en présence du secrétaire général de l'Ugta, M. Abdelmadjid Sidi Saïd, les membres des directoires des 28 Sociétés de gestion des participations (SGP) et les membres du gouvernement. Le chef de l'Exécutif a indiqué, comme pour rectifier le tir, que «la privatisation ne constitue pas une fin en soi, mais un moyen devant permettre d'améliorer la performance de notre appareil économique». Et d'ajouter: «Le gouvernement n'appréhende pas cette question sous le prisme de l'idéologie, mais à travers celui de l'efficacité et de l'efficience économique.» Cette rencontre avec les SGP a été suivie, juste après, par une rencontre bipartite «préliminaire» gouvernement-Ugta pour débattre de la conduite des réformes économiques. Il y a lieu de remarquer que l'adjectif «dialogue social» a articulé tous les paragraphes du long discours de Benflis et que les instructions fermes à l'adresse des responsables des SGP qui y figurent feront l'objet d'une note circulaire qui paraîtra bientôt. Pour rappel, la composition des directoires des 28 Sociétés de gestion des participations (SGP) a été arrêtée début décembre lors du Conseil des participations de l'Etat (CPE). L'installation officielle de ces directoires par le Chef du gouvernement, qui s'est faite donc hier, signifie que le dispositif institutionnel de gestion et de privatisation des entreprises publiques est opérationnel. Les SGP et le ministère de tutelle sont instruits par M.Benflis de l'élaboration d'un programme d'action pour le redéploiement des entreprises publiques devant s'étaler sur une durée de 2 ans. Rappelons également que cette réunion intervient quelques jours après la mise en place du comité de suivi des opérations de privatisation et l'adoption par le Conseil des ministres du nouveau programme de privatisation soumis par le CPE. Dans sa nouvelle approche, le gouvernement prévoit la privatisation de 321 EPE déstructurées sur les 1110 que compte le secteur. Dans un premier temps, un lot de 40 EPE est proposé à la privatisation à travers l'ouverture de capital. Ce programme a bien évidemment provoqué un tollé général de l'Ugta, qui s'est réunie à la mi-décembre avec le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, M.Hamid Temmar. Ce dernier voyait que la privatisation des EPE déstructurées «constitue la seule alternative» pour sauver le secteur public. Adoptant visiblement un profil bas, M.Temmar a annoncé dans son allocution d'ouverture que le statut juridique du processus des réformes fera l'objet d'une d'un texte de loi qui sera soumis au CPE dans les prochains jours. En marge de cette rencontre, Abdelmadjid Sidi Saïd a indiqué que «le gouvernement a répondu favorablement à l'appel de L'Ugta» même s'il a tenu à tempérer les ardeurs en précisant que «ce n'est ni une victoire ni une défaite de part et d'autre». Décodé, un compromis aurait été trouvé entre les deux blocs qui s'opposent aujourd'hui sur la question des réformes économiques en Algérie. Le patron de la Centrale syndicale a ajouté que «le Chef du gouvernement a su répondre avec intelligence» et qu'«il a compris». Au sujet de la rencontre bipartite, le responsable syndical a précisé que c'est une rencontre «préliminaire» et non «de décision». L'Ugta devra amorcer un document de propositions à la lumière des discussions qui ont eu lieu hier. En conclusion, la rencontre d'hier signifie bel et bien, que tout ce qui a été fait jusqu'à présent en matière de privatisation est remis en cause et que les «réformes tous azimuts» sont terminées. C'est du moins ce que Abdelmadjid Sidi Saïd a clairement laissé entendre.