L'appel à la grève générale lancé par la coordination de Tizi Ouzou n'a pas eu d'écho. Une situation tout de même surprenante puisque de par le passé, tous les appels lancés par la coordination de la Haute Kabylie étaient largement suivis par les populations de Béjaïa, même si la coordination qui représentait cette région n'était pas associée. Ainsi donc et contrairement aux appels précédents de la Cadc, celui d'hier concernant la grève générale, n'a pas du tout été suivi par les citoyens de la Basse Kabylie. En effet, les citoyens des différentes localités de Béjaïa vaquaient normalement à leurs occupations. Toutes les administrations et les entreprises économiques ont fonctionné normalement. Aucune paralysie n'a été ni constatée ni portée à notre connaissance. L'action initiée par la Cadc a été, de ce fait, accueillie dans une indifférence totale bien qu'elle ait été fortement médiatisée par la presse nationale. S'agit-il d'un désengagement ou d'une évolution en matière de communication? En tout état de cause, cela n'a pas manqué de surprendre de nombreux observateurs habitués à constater une participation tous azimuts aux moindres actions, d'autant plus que la cause est commune. Autre élément relevé par les mêmes observateurs, cette façon d'agir en solo, devenue, depuis peu, un phénomène qui tend à se généraliser au sein du mouvement citoyen. Pressée par le temps et l'urgence de réactions, la Cadc de Tizi Ouzou donne l'impression de «faire cavalier seul» par rapport à la CIC Béjaïa. Aussi pendant que les ârchs de la Haute Kabylie observent une grève générale et menacent de recourir à une autre illimitée si «les détenus ne sont pas élargis rapidement», ceux de la Basse Kabylie, représentés par la CICB, n'ont pas réagi par rapport à l'action du jour et s'apprêtent à entreprendre, dès aujourd'hui, une autre action en solo. Il s'agit du cortège de véhicules bruyants, qui sillonnera les localités de Béjaïa avec pour objectif d'alerter l'opinion sur les cas gravissimes des délégués détenus, en grève de la faim depuis, maintenant, 28 jours. Le même constat est à faire au sein de l'intercommunale de Béjaïa. Alors que certaines coordinations brillaient tout simplement par leur «inaction et leur silence», d'autres, en revanche, connaissent une activité sans répit, à l'image du Comité de la société civile d'El-Kseur. Il est, en effet et pour l'heure, le seul à faire preuve d'une grande préoccupation par rapport à la situation, en témoignent les nombreuses activités qu'il entreprend au quotidien pour soutenir les détenus grévistes et alerter l'opinion. Parallèlement à la grève de la faim, entamée par le délégué Chibane depuis jeudi et qui se poursuit toujours, chaque soir, une marche populaire est improvisée à travers les quartiers de la ville par des dizaines de jeunes. Notons enfin que les cinq coordinations de l'ex-daïra de Sidi Aïch appellent à une marche populaire, demain, dans la même ville. Cette action, décidée à l'issue de la réunion tenue mardi dernier à Takerietz, sera appuyée d'une grève de deux heures.