Cette situation a poussé les pouvoirs publics à être plus fermes en matière d'application des lois. La loi n° 89-02 relative à la réglementation de l'étiquetage des produits importés, à savoir de consommation, cosmétiques et d'hygiène corporelle, entrera en vigueur dès le 2 janvier 2003, a déclaré le ministre du Commerce, M.Noureddine Boukrouh, hier, lors d'une rencontre avec les associations de protection des consommateurs. Cette réglementation, qui, à vrai dire, ne date pas d'aujourd'hui puisqu'elle a été amendée en 2000 et appliquée de manière modulée à la suite des contestations des importateurs, sera, cette fois-ci, appliquée à la lettre étant donné que l'ancienne méthode qui consistait seulement à coller sur l'emballage un ruban adhésif indélébile portant des informations en langue arabe du produit a révélé ses insuffisances et ses défaillances. «Il y a des importateurs qui ne respectent pas la réglementation en mettant, à titre d'exemple, une petite étiquette qui ne porte pas toutes les informations afin de minimiser les dépenses», déclare M.Boulaârak, inspecteur central des enquêtes économiques et de la répression de la fraude. Notre interlocuteur nous fait savoir qu'en 2001, 30.000 tonnes de marchandises venues de l'étranger ont été bloquées au niveau du port pour non-conformité avec la réglementation en vigueur soit en matière de qualité ou encore en étiquetage ainsi que la transmission de 90.000 dossiers au parquet pour les mêmes motifs (non-respect de la loi). Cette situation a poussé les pouvoirs publics à être plus fermes en matière d'application des lois. «Chaque opérateur économique est appelé à conformer son produit selon le décret 89-02», insiste le ministre. Autre préoccupation du ministère du Commerce : la création d'un conseil national de protection des consommateurs qui aura à surveiller le marché de consommation avec plus de rigueur ainsi que la mise en place de la fédération des associations de protection des consommateurs qui aura à regrouper toutes les associations existant dans ce domaine et lui donner plus de ténacité. «Actuellement, explique le président de l'Association algérienne de promotion et de protection du consommateur, notre rôle consiste uniquement à informer le consommateur sur les dangers des produits douteux.» Cette mission, à vrai dire, n'est même pas possible étant donné, ajoute notre interlocuteur, que les moyens ne suivent pas. «Nous avons un projet de publication de revue destinée aux consommateurs, mais, hélas, nous n'avons pas les moyens pour l'imprimer», se désole M.Bouchakif. Ce qui est certain, cependant, est que l'Algérie est «condamnée» à adopter les normes économiques et commerciales internationales pour assurer son intégration à l'OMC.