Le cinéphile a disparu, il faut maintenant espérer que ce qu'il a accompli suscitera des vocations. Lorsque ce vendredi matin, la voix d'une jeune fille au téléphone, pleine de douleur, entrecoupée de forts sanglots, décline son identité, je compris, immédiatement, que le drame était arrivé, que Ahmed Medjbeur était mort. Le coup fut terrible et insupportable. Nous savions pourtant Ahmed malade, sérieusement fatigué, mais nous espérions, tout de même, le garder parmi nous encore quelque temps. Il était si courageux, il supportait et luttait contre sa maladie avec tant de sérénité, qu'il arrivait, malgré tout, à résister et à vaincre son mal. Malheureusement, la maladie l'emporta et Ahmed le cinéphile, l'amoureux du cinéma, l'un des fondateurs des ciné-clubs algériens, le syndicaliste, le journaliste et aujourd'hui l'écrivain ne pourra pas achever son oeuvre. Heureusement, tout de même, que son premier ouvrage en hommage à Rouiched, intitulé Le siècle Rouiched est terminé, après plusieurs années de labeur, et sera bientôt sur les étals des librairies. Nous espérons, tout de même, que d'autres amoureux du 7e art suivront l'exemple de Medjbeur et feront aboutir son merveilleux projet en hommage à nos artistes. C'est ainsi qu'après son livre dédié à Rouiched, il avait commencé, malgré sa maladie, les recherches pour entamer un deuxième ouvrage en hommage, cette fois, à la comédienne Keltoum. Espérons que la naissance du Siècle Rouiched aidera ses amis et, surtout, sa famille à supporter cette immense douleur; certainement que non, surtout pour les siens. Sa disparition précoce et injuste suscitera, nous l'espérons, des vocations tant Ahmed était travailleur, chaleureux, amical, affectueux et sincère. Ses nombreux amis du monde du cinéma, ceux de la Cinémathèque algérienne, Arezki Larbi et Rachid Farès se joignent à moi pour présenter, à sa famille et à ses proches, leurs condoléances les plus vives et les plus attristées et les assurent de leur amitié et de leur affection.