Abdelaziz Belkhadem devrait se rendre à Rabat même si aucune date n'a été fixée. Des sources diplomatiques nous ont affirmé que le ministre algérien des AE, Abdelaziz Belkhadem, a eu un entretien constructif en tête-à-tête avec son homologue marocain, Mohamed Benaïssa. Nos sources précisent que les deux ministres se sont rencontrés, pendant plus d'une heure, avant le déjeuner offert par le chef de l'Etat en l'honneur des ministres des AE du Maghreb. Belkhadem et Benaïssa, croit-on savoir, ont épuisé l'ensemble des sujets litigieux opposant les deux pays voisins. Mieux, les deux parties ont pu bâtir un débat très constructif durant lequel pas mal de divergences de taille ont pu être aplanies. C'est ce qui explique, nous dit-on, le fait que Mohamed Benaïssa ait invité son homologue algérien pour une visite officielle au Maroc. Cela explique aussi les adieux fort chaleureux réservés par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, au ministre marocain lors de son retour au pays, à la suite de la réunion des ministres des AE du Maghreb à Alger la semaine passée. Des sources dignes de foi vont jusqu'à dire que le dégel ainsi opéré depuis peu entre le Maroc et l'Algérie a permis d'ouvrir des négociations constructives sur les deux principales questions qui enveniment les relations entre les deux pays, à savoir la fermeture des frontières et les graves raisons qui lui sont liées, et la très épineuse question du Sahara occidental. S'agissant de la problématique liée aux frontières, il ne fait presque pas de doute qu'un accord pourra être trouvé assez rapidement. Le Maroc est, lui aussi, touché de plein fouet par la violence terroriste. Il a donc tout intérêt à coopérer avec l'Algérie dont l'expérience dans la lutte contre le terrorisme n'est plus à démontrer et qui a conquis même la toute-puissante Amérique. Reste la question du trafic de résine de cannabis dont la majeure partie, sinon toute, destinée à l'Algérie, provient du royaume marocain. Sur ce plan, une grande coopération entre les services de sécurité et douaniers des deux pays est plus que nécessaire puisqu'il faut autant prévenir en amont que guérir en aval si on veut venir à bout de cet épineux fléau qui touche de plus en plus de jeunes Algériens. S'agissant de la question du Sahara occidental, les choses se présentent, il faut le craindre, sous de moins bons auspices. Les manoeuvres militaires américano-marocaines en territoire sahraoui ne sont guère là pour arranger les choses. A moins que la providentielle visite en Algérie, au Maroc, au Sahara occidental et en Mauritanie, de James Baker, représentant personnel de Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, ne renoue le dialogue dans le strict respect des résolutions onusiennes et du respect du droit international.