La vague de retraits de confiance qui a caractérisé plusieurs communes de l'ouest du pays a fait réagir le ministre de l'Intérieur qui, par le biais d'une circulaire, a tenté de remettre de l'ordre en rappelant les conditions de fonctionnement des assemblées élues. Cette situation est née au lendemain des élections du 10 octobre quand des APC faute d'accord ou de consensus se sont retrouvées paralysées. Plusieurs communes de la wilaya de Mascara sont dans cette situation de blocage et les partis représentés tentent de défendre au maximum leurs intérêts parfois même en foulant aux pieds la réglementation. Dans la commune d'El-Hchem, les élus ont rué dans les brancards pour une sombre affaire de présidence de commissions. Les partis n'ont pas voulu se départir de leurs anciens réflexes préférant camper sur leurs positions en exigeant la présidence de commissions sensibles comme celle des marchés ou encore celle de la réglementation. La situation dans cette commune est arrivée à un point tel que même la wilaya n'est pas arrivée à la débloquer. Dans la wilaya d'Oran pour une affaire d'intérêts qui a pris naissance à la kasma FLN de Bousfer, les élus de ce parti ont poussé leurs pairs de l'assemblée à voter une motion de retrait de confiance au maire. Pire encore, on est allé jusqu'à exiger son départ même du FLN pour éviter que cette formation ne perde son siège, au profit du RND, dans cette commune. Cette situation, qui aurait du trouver une issue au niveau des instances locales de ce parti, a fini par envahir l'APC et provoquer sa paralysie après le départ du maire, car, nous dit-on, l'équilibre dans cette assemblée est précaire et les formations politiques qui la composent ne sont pas arrivées à trouver une solution pouvant parvenir au remplacement du maire destitué. A Safsaf, dans la wilaya de Mostaganem, ce sont 7 élus qui ont retiré leur confiance au maire élu après une rude bataille de procédures. Cette issue prouve que les élus continueront à se regarder en chiens de faïence tant qu'une injonction de la tutelle ne vient pas mettre le holà. L'instruction du ministère de l'Intérieur a rappelé la circulaire de fonctionnement des assemblées élues pondue du temps de M.Abdelmalek Sellal en 1997 au lendemain du raz de marée du RND. Cette dernière mentionne pour les élus les modalités de fonctionnement des assemblées élues, celles du vote des délibérations ou encore celles relatives au retrait de confiance. Elle donne toute latitude au wali, le représentant de la tutelle, de contrôler le fonctionnement des Assemblées et de sanctionner, le cas échéant, tous les dépassements constatés. C'est à ce titre d'ailleurs qu'il a été mis fin aux fonctions du maire de Mascara, par le wali, pour une affaire de chèque sans provision libellé au nom d'un particulier par le maire destitué. C'est une affaire qui ne relève pas de dépassements dans la gestion mais qui pouvait déteindre sur l'APC et lui porter préjudice, car la victime a déposé plainte et l'affaire est actuellement pendante devant la justice. Pour le maire de Bedrabine dans la wilaya de Sidi Bel Abbes, la sanction qui l'a frappé (destitution) fait suite aux émeutes qu'a vécues cette commune il y a un mois. A l'époque on avait parlé d'individus manipulés qui avaient attaqué des édifices publics, mais l'enquête a déterminé qu'il s'agissait en fait d'une colère citoyenne née du choix même du président de l'APC. Malgré l'intervention des pouvoirs publics, il semble que la situation ne soit pas encore maîtrisée dans certaines APC qui sont toujours paralysées à cause, justement, de motifs parfois même fallacieux nés d'incompatibilité d'humeur.