Dans sa dernière déclaration à la Chaîne III, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmadjid Attar, a insisté sur le taux insuffisant de remplissage de nos barrages et ce, malgré, explique-t-il, les précipitations qui ont marqué cette fin d'année. «On est passé d'un taux de remplissage de 20 à 35%, mais cela reste insuffisant pour une alimentation quotidienne», déclare le ministre. Cela laisse entendre que l'alimentation des populations se maintiendra à un jour sur trois et pour certaines régions à un jour sur deux, pour une période estimée, selon le ministre, à au moins une année «la mise en garde sera maintenue pendant au moins une année». Le premier responsable du secteur joue la carte de la prévention pour ne pas verser dans les erreurs de ses prédécesseurs qui semblent avoir oublié que l'Algérie est un pays semi-aride, pauvre en ressources hydriques du moins celles «disponibles». D'ailleurs, il a bien mentionné, lors de son passage à la radio, que «le problème ne réside pas uniquement dans le manque de précipitations, mais également dans la mauvaise gestion». En guise d'exemple, le ministre évoque le problème des barrages qui sont, dans leur totalité, envasés à la suite du manque d'entretien et de rigueur dans la gestion. Selon le bilan 2001 de l'Agence nationale des barrages, l'envasement de l'ensemble des barrages est estimé à 500 millions de m3, soit 10% de leur capacité totale. D'autres défaillances ont été constatées par les professionnels du secteur dues à la mauvaise gestion tels l'inadaptation et la non-actualisation du schéma directeur national des ressources en eau engendrant ainsi l'absence de planification dans le lancement et la justification économique des projets, le non-respect du délai d'exécution des projets notamment ceux confiés aux entreprises nationales ainsi que la mauvaise exploitation des ouvrages existants faute, relève-t-on, de moyens financiers et matériels appropriés. Une fois les défaillances localisées, elles doivent être radiées, s'accordent à dire les experts, par une nouvelle stratégie élaborée en fonction des variables qui caractérisent ce secteur, notamment les changements climatiques, la disponibilité des ressources hydriques et financières. Ce qui est certain, explique le ministre, c'est que «la situation de crise persistera» tant que nos barrages n'auront pas atteint un taux de remplissage acceptable soit 60 à 70%.