“Les cours appliqués pour un citoyen occupant un appartement ne seront pas les mêmes que ceux pour le propriétaire d'une villa, disposant d'une piscine.” La situation des barrages, la nouvelle tarification de l'eau, les réformes engagées dans le secteur, ainsi que la gestion et la distribution de cette denrée rare, sont autant de questions abordées, hier, par le ministre des Ressources en eau, M. Madjid Attar, au cours de l'émission radiophonique Tahaoulat. En effet, il a indiqué que la situation des barrages s'est nettement améliorée, après les dernières précipitations enregistrées dans les quatre coins du pays. Les chiffres qu'il a avancés ne laissent pas espérer un nouveau réaménagement du programme de distribution. Ainsi donc, toutes les fortes averses qui s'abattent depuis pratiquement un mois et demi, sur plusieurs régions du pays, n'ont permis d'emmagasiner dans les barrages que 1,7 milliard de m3. Le taux de remplissage a atteint à présent les 38,6%, alors qu'il y a 6 mois, l'été dernier, les barrages étaient à 20%, a précisé M. Attar sur les ondes de la Chaîne I. Le pays compte pas moins de 50 barrages, mais leur capacité ne dépassent pas les 5 milliards de m3. “Je suis optimiste, le taux de stockage atteindra les 40%. On est sorti de la zone rouge. Les réserves actuelles suffisent pour une année. La distribution de l'eau en vigueur est maintenue (un jour sur trois). La révision du programme de distribution est possible lorsque les barrages avoisinent les 50% de leur capacité de remplissage.” Et d'ajouter plus loin : “Le déficit annuel se situe autour de 1 milliard de m3. Les fuites d'eau oscillent à présent entre les 40 et 50%. Cela s'explique beaucoup plus par la vétusté du réseau de canalisation. Les pertes enregistrées dans la capitale suffisent largement pour alimenter Skikda ou Chlef.” Abordant le plan d'urgence décrété l'année dernière pour faire face à la crise, prévoyant l'installation de stations de dessalement de l'eau de mer, le ministre a rappelé : “L'Etat a décidé d'acheter des stations sans aucune étude préalable des sites propres à l'installation. Sur les 23 acquises, seules 5 sont opérationnelles, le reste est à l'arrêt.” Les stations devant être installées sur le site d'El-Hamma, celle de Sonelgaz et de Khalifa, ont été transférées, a-t-il indiqué, à Zemmouri. Dans un autre chapitre, Attar annoncera qu'une nouvelle tarification est prévue à compter de l'année prochaine. Elle ne viendra pas, dit-il, aggraver la situation des citoyens, elle s'assigne pour mission de mettre fin au déséquilibre actuel qui ne profite qu'aux gros consommateurs, les commerçants. Il indiquera encore qu'une étude technique sur les tarifs a déjà été faite par une société étrangère. “Les cours appliqués pour un citoyen occupant un appartement ne seront pas les mêmes que ceux pour le propriétaire d'une villa, disposant d'une piscine.” Le coût de revient du m3 d'eau potable est à 55 DA. Il est vendu entre 3,8 et 25 DA. Dans le même ordre d'idées, il a rappelé la nécessité de lever l'amalgame au sujet de la privatisation des ressources hydriques. “La privatisation de l'eau est écartée, l'eau est et reste la propriété de la collectivité, l'ouverture de ce secteur concerne uniquement l'aspect inhérent à l'acte de gestion. Des sociétés espagnoles et françaises sont intéressées d'entrer en partenariat.” Il n'a pas manqué de rappeler, enfin, les plans de restructuration qui ont touché les entreprises du secteur et qui ont débouché sur la création de l'Algérienne des eaux et l'Office nationale d'assainissement. R. H.