Annonce sur annonce, les bulletins météorologiques font état d'une pluviosité clémente au grand bonheur des Algérois et des habitants de l'Est notamment. Les dernières précipitations, selon les statistiques de la tutelle sont très importantes comparées aux apports des années précédentes. Les 49 barrages qui existent à travers le territoire national enregistrent actuellement 47,70% du taux de remplissage, soit l'équivalent de plus de 2 milliards de m3. Une nette amélioration acquise seulement en l'espace de quelques jours puisque au 8 janvier du mois courant le taux de remplissage de nos barrages s'élevait tout juste à plus de un milliard de m3. Les régions du Centre et de l'Est sont les mieux servies. Les 17 barrages de la région Est présentent une situation des plus rassurantes, avec huit barrages remplis quasiment à 100% dont ceux de Oued-Cherf (Souk-Ahras), Beni Zid (Skikda) et Mexa (El-Tarf). Les barrages de Babar et Hamma-Grouz (Khenchela) ont atteint des taux de remplissage records de l'ordre de 98,06% et de 93,46% avec un apport supplémentaire de 5,04 millions de mètres cubes. Le reste des barrages dépasse de la moitié de leur capacité avec 75,68% de taux de remplissage. Raisons pour lesquelles le ministère a décidé d'alléger la distribution de l'eau potable pour l'Est du pays avec la diminution d'un jour pour chaque programme (1j/3 deviendra 1j/2 et 1j/2 deviendra du h/24 avec des horaires aménagés, etc.) Ce qui n'est, malheureusement, pas possible pour l'Algérois qui, pourtant, est aussi bien nanti. Le ministère des Ressources en eau préfère jouer la carte de la prudence, selon les déclarations d'un responsable au département de Abdelmadjid Attar. Et d'argumenter : “Il est vrai qu'avec les réserves actuelles enregistrées au niveau du Centre nous pourrons tenir deux années de sécheresse consécutives. Mais pour l'heure, il ne s'agit pas d'être euphorique et rester réaliste car il nous faut préparer la saison estivale qui nécessite de grandes quantités d'eau et prendre nos dispositions pour l'année prochaine. De plus, l'irrigation se fait à partir de mars ou avril”. Autrement dit, il n'est pas question de lever le plan Orsec dans l'Algérois, du moins l'éventualité n'est pas à l'ordre du jour tant que les barrages n'ont pas atteint un taux de remplissage de plus de 60 à 70%. Actuellement, l'évolution des pluies au Centre est passée de 18 à 33,45%. Une quantité non négligeable mais encore non suffisante puisque le barrage de Keddara, possède un volume de 70 millions de m3, soit 50% de taux de remplissage. Pour la région de Chlef, la situation est stable et ne présente aucune évolution. Quant à Ghrib, qui alimente Alger via Bouroumi, ce barrage est actuellement à 76 millions de m3, soit un taux de remplissage de 52,66%. Malheureusement, la situation à l'Ouest a évolué différemment. Dans cette région, selon les spécialistes du secteur, il n'y a pas eu de quantités appréciables de pluies. Les neuf barrages de l'Oranie sont remplis à hauteur de 38,9% seulement. Ceci n'est peut-être pas alarmant mais ce n'est pas non plus une situation confortable. Le barrage de Guergour qui alimente Oran est rempli à hauteur de 269 millions de m3 et celui de Djef-Etourba, qui alimente Abadla et Bechar, est à 140 millions de m3, soit un taux de remplissage de 47% au moment où celui de Boughrara à Tlemcen est à peine à 23%. Ce dernier est rempli à peine à hauteur de 41,57 millions de m3. N. S.