La situation semble échapper au ministère de l'Education. La grogne, qui gagne le secteur de l'éducation nationale à travers le territoire national, n'a pas lieu d'être, parce que, tout simplement, aucun retard n'est enregistré dans le versement des salaires et des primes de rendement. C'est en substance ce qui ressort de l'intervention de M.Tebboun, secrétaire général au ministère de l'Education. Ce dernier a convoqué, hier, les médias à une conférence de presse, pour justement éclaircir une situation qui semble, paradoxalement, échapper à la tutelle. «A notre niveau, on ignore les motivations réelles de ces grèves. On est aussi en mesure de s'interroger sur les personnes qui sont derrière ce mouvement», précise le conférencier. Et d'ajouter: «Les fonctionnaires de l'éducation perçoivent leur salaire à partir du 15 du mois, nous sommes le 12, leurs revendications n'ont, dans ce cas-là, aucun fondement.» M.Tebboun défie sur sa lancée: «tous ceux qui prétendent n'avoir pas reçu le salaire du mois de décembre». Les journalistes précisent que c'est du mois de janvier qu'il s'agit. Il finira alors par rappeler un détail «très important» concernant la centralisation de l'opération de paiement dans ce secteur. «Vous n'êtes pas sans savoir que désormais cette opération se déroule, contrairement aux années précédentes, en trois étapes. Elle doit passer par le contrôleur financier, le Trésor public et, enfin, par les services des P et T. Il nous faut au moins de 15 jours pour son achèvement.» Donc si retard il y a, il ne doit incomber qu'au ministère de l'Education. C'est là le message de M.Tebboun. Pour plus de détails, le ministre précisera que les enseignants de 9 wilayas ont perçu leur salaire, dans les 35 autres les salaires sont au niveau du Trésor public. Le retard pourrait se produire dans les quatre wilayas restantes, dont les paies sont au niveau du contrôleur financier. A exclure de cette dernière liste, à en croire le conférencier, les wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou. Pourquoi a-t-on donc procédé à la centralisation sachant pertinemment les retombées d'une telle décision? Lui avons-nous demandé. «Nous avons pu récupérer 53 milliards de dinars grâce à cette opération.» Cet argent est resté bloqué au niveau des établissements scolaires. Il représente la part non utilisée des fonds versés aux écoles. En ce qui concerne les primes de rendement, qui devaient être perçues durant les vacances d'hiver, le SG du ministère de l'Education a sa version des faits. Selon lui, l'évaluation des fonctionnaires du secteur se fait au 31 décembre, donc la prime ne peut, logiquement, être perçue avant la première quinzaine du mois de janvier. Cette mise au point de M.Tebboun appelle, tout de même, des interrogations. Il est clair que l'évaluation en question n'a pas été effectuée à la date précisée par notre interlocuteur, qui coïncidait avec les vacances. Selon des informations que nous avons pu recueillir, cette évaluation a été faite au début du mois de décembre.