cette approche en termes de liquidations et de privatisation totale ou partielle est pratiquement confirmée. Une première rencontre, depuis l'installation des directoires des 28 Sociétés de gestion des participations (SGP), a eu lieu, dans la matinée de lundi, au siège du ministère de la Participation et de la Promotion de l'Investissement (MPPI) entre M.Temmar (MPPI), les membres des directoires des SGP et des représentants du ministère de l'Industrie. L'ordre du jour concernait, les modalités de la privatisation du secteur public en difficulté. Il faut noter que cette rencontre intervient suite à la nouvelle orientation donnée par le Chef du gouvernement, lors de l'installation des directoires, le 29 décembre dernier à Djenan El-Mithaq, selon laquelle il faisait obligation aux SGP «d'élaborer et de proposer» en concertation avec le MPPI, dans «un délai de deux mois (à compter du 29 décembre 2002), un plan d'activité global sur l'évolution des EPE» lequel plan devra «s'étaler sur deux exercices». Au cours de cette première rencontre Temmar-SGP, le ministre de la Participation a exposé les différents agrégats et autres indicateurs du secteur public, constitué d'environ 1 110 entités économiques, qui se rétrécit, selon ces mêmes chiffres, de plus en plus, par rapport au secteur privé national, aussi bien en termes d'impact sur la croissance nationale qu'en termes d'emploi. Concernant ce dernier volet, il a été signalé que le secteur public employait, à la fin 2002, 364.000 travailleurs contre 397.000 en 1998, soit un taux de contraction de 04%. Des dettes, équivalentes à 14 milliards de dollars, dont 12 milliards à court terme; un fonds de roulement, trésorerie nette et des résultats négatifs. Sur la base de ces données consolidées, le MPPI a développé, pour les membres des directoires présents, la classification typologique connue, à savoir «les entreprises en voie de déstructuration (242); les entreprises déstructurées (167) et enfin, les entreprises fermées (53)». Pour la dernière catégorie, le MPPI n'écarte pas «la cession d'actifs au profit des travailleurs». Il faut signaler, cependant, à ce propos que ces chiffres, essentiellement comptables, méritent un examen contradictoire. Si, au cours de cette rencontre, Temmar a «pratiquement» confirmé la «nouvelle» démarche gouvernementale en termes de liquidations et autre privatisation totale ou partielle (qui demeure, en soi, une ouverture de capital) consistant, d'abord, en une concertation, en vue de dégager des approches consensuelles, selon un processus qui, d'une part, inclut l'ensemble de la chaîne verticale des institutions économiques (CPE-MPPI-SGP-EPE) et, d'autre part, se conditionne à l'intégration du partenaire social (l'UGTA) au cours de cette démarche. En effet, jusqu'ici, le MPPI a toujours adopté une démarche singulière, voire en totale opacité, mettant carrément de côté les managers des entreprises concernées au même titre, d'ailleurs, que les syndicats. Résultat, un bras de fer UGTA-Temmar qui s'est soldé par le rejet catégorique de Sidi Saïd, en date du 17 décembre 2002, du désormais «Plan Temmar» avec en prime une journée de débrayage national des syndicats de quatre groupes relevant de l'agroalimentaire (Giplait, Encg, Enasucre et Enajuc). Benflis débloqua, par la suite, la situation, lors de sa rencontre avec le SG de l'UGTA, le 29 décembre, en marge de l'installation des directoires des SGP. Cependant, une nouveauté semble avoir été apportée au cours de cette rencontre, Temmar-UGTA, à savoir la nécessité, devenue incontournable, de dégager, d'abord, du moins en parallèle, une «vision stratégique industrielle globale». Cette requête, à la fois légitime et indispensable, a été surtout celle de l'UGTA en plus du fait qu'elle revenait régulièrement dans les constats de carences, faits par le Cnes lors de ses notes de conjoncture semestrielles. Par ailleurs, l'UGTA a-t-elle crié victoire un peu trop tôt? En effet, lors de cette même rencontre, le gouvernement ne semble pas avoir reculé dès lors que le 1er lot de 40 entreprises à privatiser, sur un total de 321 EPE, est toujours à l'ordre du jour et ce, au même titre, d'ailleurs, qu'un deuxième lot de 120 entreprises. Cette «classification avec modalités de traitement» qui a fait d'une présentation au CPE en date du 9 décembre dernier, par le MPPI, puis d'une adoption lors du conseil des ministres du 24 décembre de l'année écoulée reste, a priori, imperturbablement inscrite dans l'ordre du jour du gouvernement, même si des retouches semblent avoir été apportées. En effet, Temmar a promis, lors de cette rencontre, de fournir les listes et la classification des entreprises du secteur public (preuve de la singularité de la démarche!) aux directoires des SGP qui, de leur côté, auront pour mission d'examiner, par la suite, les situations de chacune des entreprises relevant de leurs portefeuilles respectifs avec, en même temps, les managers des EPE et les partenaires sociaux. Il y aura donc débat, à tous les niveaux, sans pour autant que l'option privatisation, voire la liquidation des entités ayant des actifs nets négatifs et dépourvues de débouchés, ne soit écartée, pour l'instant.