Dans un discours-serment, le Président a assuré les familles touchées de veiller personnellement à l'application des mesures prises par l'Etat. Le président de la République s'est engagé, une nouvelle fois et de manière solennelle, à reloger l'ensemble des familles “avant l'hiver”. S'exprimant, hier, au siège de la Protection civile à Dar El-Beïda, à Alger, Abdelaziz Bouteflika a prononcé un discours-serment dans lequel il promet de tenir tous les engagements pris par le Conseil des ministres. “Je m'engage devant vous et devant le peuple à redonner l'espoir et le sourire à tous les sinistrés et au peuple algérien”, rassure, en effet, le président de la République, visiblement affecté par l'ampleur du drame. Il a salué, à l'occasion, l'extraordinaire élan de solidarité nationale, qui s'est déclenché juste après la catastrophe. Outre l'Armée nationale, la Protection civile et les autres corps de sécurité, le président de la République a rendu un hommage appuyé à la jeunesse algérienne pour son courage et son esprit de sacrifice et d'abnégation dont elle a fait preuve durant les opérations de sauvetage. “Malgré l'ampleur du drame, l'Algérie, qui a fait face au terrorisme des années durant, a résisté et a su surmonter l'épreuve.” Dans la panique qui a suivi le terrible tremblement de terre du 21 mai, le Président trouve légitimes toutes les interrogations posées par les citoyens sur la capacité de l'Etat de faire face à la tragédie nationale. “Où est l'Etat ? Où sont les hélicoptères ? Où est l'armée ? Où sont les pompiers ?” Ces questions qui taraudaient l'esprit du citoyen ont fini, selon le Président, par trouver des solutions au fil des jours. “Au bout de quelques jours, l'Algérie a prouvé qu'elle possède des institutions capables de prendre en charge les doléances et les préoccupations des citoyens.” En direction des islamistes qu'il évite de nommer, il décoche des fléchettes assassines. “Où étiez-vous durant les années du terrorisme ? Durant les années de la sécheresse ? Quand les enfants se faisaient égorger ? Durant les tremblements de terre et les inondations ?”, assénera Abdelaziz Bouteflika qui a soudainement pris un air presque menaçant. Et de les interpeller vertement et sèchement : “Qu'avez-vous apporté à l'Algérie ?” Voulant certainement bien identifier sa cible, le Président a lancé ceci : “On n'est pas là pour faire de la morale” (Lassna houna li el-waâdh oua al-irchad). Il s'en prendra avec la même véhémence à l'endroit de ceux qu'il désigne comme “les maquignons et les commerçants des misères des Algériens”. Il concède, néanmoins, “le droit à la différence et à l'expression plurielle, car personne ne détient la vérité suprême”. Il n'empêche qu'aux yeux de Bouteflika, le temps n'est pas propice à la politique. M. A. O./ H. M.