Les places boursières étaient dans l'expectative. Hier, avant le nouveau vote de la Chambre des représentants américaine sur le plan Paulson de sauvetage des banques. La Chambre des représentants a entamé sa réunion vers 13h GMT pour se prononcer une nouvelle fois sur ce plan remanié de 700 milliards de dollars, du secrétaire américain au Trésor, qu'elle avait repoussé de façon inattendue il y a une semaine, et qui a été adopté au Sénat mercredi. Une demi-heure plus tard, Wall Street ouvrait en hausse, le Dow Jones gagnant 0,43% et le Nasdaq des valeurs technologiques 1,48%. La Bourse de New York semblait plutôt optimiste sur l'adoption du plan et favorablement impressionnée par le rachat surprise de la banque Wachovia par sa concurrente Wells Fargo. Cette opération de rachat est un nouvel exemple de la restructuration du secteur bancaire américain qui est en marche depuis plusieurs semaines. Wells Fargo a annoncé qu'elle achetait Wachovia dans sa globalité pour un montant d'environ 15,1 milliards de dollars en actions, contrant une offre précédente de Citigroup qui portait seulement une partie des activités. À 13h15 GMT les Bourses européennes étaient hésitantes. Francfort, Paris et Londres progressaient timidement respectivement de 0,32, 0,28 et 0,15%. D'autres plus petites places européennes étaient dans le rouge comme Bruxelles (-1,52%) ou Lisbonne (-2,08%). À Moscou, les échanges sur la Bourse RTS (cotation en dollars) ont été suspendus trois fois et ne devaient plus reprendre avant lundi. Au moment de l'arrêt, l'indice affichait une chute de 7,09%. En Asie où l'on s'était montré plutôt pessimiste sur l'issue du vote à la Chambre des représentants, les Bourses avaient lourdement chuté. Les sénateurs ont ainsi ajouté quelque 150 milliards de crédits d'impôts et autres aides diverses aux 700 milliards de dollars de ressources accordées au Trésor pour stabiliser le système financier, dont un amendement faisant passer de 100 000 à 250 000 dollars la garantie de l'Etat sur les dépôts bancaires. Dans une intervention jeudi, pour la quatorzième fois en 15 jours, le président George W. Bush a une nouvelle fois appelé les parlementaires à approuver ce plan, expliquant que “c'est un problème qui dépasse largement New York et Wall Street. C'est un problème qui affecte les gens qui travaillent dur”. Une opinion visiblement partagée en Europe. Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a appelé à un vote “rapide” à la Chambre des représentants, jugeant que le plan américain allait “certainement contribuer à calmer les marchés”. Pour sa part, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a estimé qu'“évidemment (il faut) que le plan Paulson puisse être voté” par le Congrès américain pour faire face à la “correction très importante qui est en cours”. De leur côté, les banques centrales ont continué à pomper dans leurs réserves pour éviter un assèchement du marché du crédit.