Malgré le deuil qui a frappé toute la région, ils étaient des milliers de fans kabyles à venir supporter littéralement le fameux jumbo-jet africain et manifester surtout leur grande solidarité avec les victimes du séisme, car toute la recette de ce match JSK-SONACOS était destinée aux régions sinistrées. Si les deux équipes en présence portaient des brassards noirs, les milliers de spectateurs portaient aussi des bandeaux noirs pour rappeler toute la cruauté d'un deuil sans précédent, alors que la minute de silence observée juste avant le coup d'envoi aura accentué l'émotion au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou qui avait bien de la peine à accueillir ces vaillants Canaris après plusieurs mois d'exil forcé. Dans une telle conjoncture, la JSK a bien eu du mal à rentrer dans le match où l'on sentait aisément que le cœur n'y était pas alors qu'en face, les Sénégalais affichaient une plus grande sérénité, notamment dans l'entre-jeu. Ce fut d'ailleurs le SONACOS qui déclencha les hostilités par son capitaine Amadou Tall dont le centre-tir trouva Gaouaoui à la parade, alors que Gassama (28') puis Touré (28') se signalèrent encore par deux tentatives mal appuyées. Certes, la JSK aurait pu ouvrir le score lorsque le gardien Edeme dégageait une balle chaude sur le dos de Berguigua et faillit ainsi être pris à contre-pied (17'), mais l'attaque kabyle ne carburait guère comme d'habitude, même si Medjoudj (30'), Raho (39'), Ghazi (43') et enfin Berguigua (44') auraient pu prétendre aisément à l'ouverture du score s'ils avaient fait preuve d'un peu plus de sang-froid et surtout de conviction au milieu d'une défense sénégalaise très athlétique mais quelque peu fébrile, à l'image du gardien Edeme. Après la pause, la rentrée du jeune Larbi allait apporter un peu plus de mordant et son premier assaut fut ponctué d'un penalty pour faute de Berguigua. Mais le coup de pied de réparation de Bendahmane fut magistralement repoussée par le gardien Edeme (46'). À défaut d'assurer un avantage à la JSK, le penalty raté eut, tout au moins, le mérite de faire sortir les Canaris de leur léthargie. Dans un élan rageur, Medjoudj tirait sur le poteau après une bévue monumentale du gardien Edeme (72'), alors que Saïb butait une fois de plus sur l'excellent Edeme, après un bel échange de balles avec le remuant Dob (85'). Dans un tel scénario, le pire est toujours possible et la JSK a fini même par l'échapper belle sur l'une des rares incursions de la SONACOS où Nunez a failli surprendre Gaouaoui en fin de partie (89'). Finalement, il y a eu plus de peur que de mal et la JSK se contentera de l'essentiel, autrement-dit de la qualification pour les 1/4 de finales de l'épreuve. M. H. À chaud Jean-Yves Chay : “Je m'en vais avec des regrets” “L'essentiel était d'assurer la qualification car les conditions psychologiques n'étaient pas bien réunies après cette semaine tragique. J'estime que nous aurions pu remporter la victoire, car nous avons dominé aisément l'adversaire. C'est mon dernier match à la JSK et je m'en vais avec beaucoup de regrets et surtout le sentiment du devoir accompli !” Hassane Dia : “C'est une grosse déception” “Mes joueurs ont fourni une bonne prestation et nous avions eu la possibilité de créer l'exploit, notamment enfin de partie où notre attaquant avait le but au bout du pied. C'est une grosse déception !” M. H.